L’AMA s’offrira-t-elle bientôt un sérieux coup de jeune ? Possible. A moins de 10 mois de l’annonce officielle du nom du successeur de Craig Reedie à la présidence, un premier candidat se présente sur la ligne. Il est tout juste trentenaire.
Réunie mercredi 30 janvier à Strasbourg, la commission ad hoc du Conseil de l’Europe devait choisir le candidat du continent entre trois postulants : Witold Banka, le ministre polonais des Sports et du Tourisme ; Linda Halleland, l’ex-ministre norvégienne de l’Enfance et de l’Égalité ; Philippe Muyters, le ministre flamand des Sports du gouvernement belge.
Le scrutin s’annonçait serré. Il ne l’a pas vraiment été. Witold Banka a obtenu 28 voix, contre 16 pour Linda Helleland, et 5 pour Philippe Muyters. Le Polonais continue donc la course. Sa désignation doit maintenant être confirmée par le comité des ministres du Conseil de l’Europe, lors d’une réunion prévue le 27 février 2019.
En passant cette deuxième étape, il deviendra officiellement le candidat de l’Europe pour la présidence de l’AMA. Il lui faudra alors mener la bataille contre le ou les candidat(s) du reste du monde. Le Dominicain Marcos Diaz, déjà présent au conseil de la Fondation de l’AMA (tout comme Linda Helleland et Philippe Muyters), s’est déjà déclaré. L’Asie pourrait prochainement avancer à son tour un pion.
Selon le principe adopté de l’alternance, le futur président de l’AMA doit être choisi par les gouvernements. Le choix est annoncé pour le mois de mai 2019. Sa désignation officielle est prévue en novembre, à l’occasion de la conférence mondiale sur le dopage de Katowice, en Pologne.
A peine connu le résultat du vote de la commission ad hoc du Conseil de l’Europe, Witold Banka s’est fendu d’une première réaction sur son compte Twitter. « L’Europe m’a choisi pour être le candidat officiel pour la présidence de l’AMA. C’est un grand honneur pour moi », a-t-il écrit.
Agé de 34 ans, Witold Banka a fait carrière en athlétisme avant de se tourner vers la politique. Spécialiste du tour de piste, il a décroché la médaille de bronze avec le relais 4×400 m polonais aux championnats du monde en 2007 à Osaka. Il possède un record personnel à 46 sec 11 au 400 m. Il est membre du gouvernement conservateur polonais depuis novembre 2015, où il détient le portefeuille de ministre du Tourisme et des Sports.
A l’AMA, Witold Banka n’est pas un inconnu. Il siège déjà au comité exécutif, tout comme Linda Helleland, au titre des représentants des autorités publiques.
Grand battu de la journée, Philippe Muyters n’a pas caché sa déception. « Je ne m’attendais pas à ce résultat, a-t-il confié à l’agence Belga. J’avais reçu des signaux assez positifs de plusieurs pays et j’étais convaincu d’être un candidat sérieux. Une telle différence est un peu inattendue. »
Mais la pilule est plus amère encore pour Linda Helleland. Vice-présidente de l’AMA, la Norvégienne a mené une campagne très médiatique. Elle s’est placée depuis le début de la course comme la candidate d’une ligne dure contre la Russie. A l’évidence, elle en a payé le prix.