Candidatures

Dopage ou pas, la Russie veut les Jeux olympiques

— Publié le 15 février 2019

Son retour dans le mouvement olympique s’écrit au conditionnel. Sa fédération d’athlétisme est toujours suspendue. Et le monde entier observe ses athlètes avec des airs de doute. Mais la Russie pense aux Jeux. Pas seulement pour en être, mais surtout pour les organiser.

Pavel Kolobkov, le ministre russe des Sports, n’en fait pas mystère : le pays travaille déjà aux premiers éléments d’un dossier de candidature. L’ex escrimeur a confié à l’agence TASS que la Russie était très intéressée par l’organisation des Jeux olympiques d’été en 2032 ou en 2036. En clair, aussitôt qu’il sera possible de recevoir l’événement, le CIO ayant déjà bouclé son carnet de commandes jusqu’en 2028.

« En ce qui concerne l’organisation et l’accueil, il ne fait aucun doute que la Russie serait prête à accueillir ces compétitions, a expliqué Pavel Kolobkov. C’est très intéressant pour nous sur le principe, nous devons y réfléchir davantage. »

Mise au ban du mouvement olympique après les révélations du scandale de dopage aux Jeux d’hiver de Sotchi 2014, la Russie a été temporairement empêchée d’organiser des événements sportifs internationaux. A l’exception du cas de l’athlétisme, elle ne l’est plus. En novembre dernier, elle a signé son grand retour sur la scène en se voyant attribuer par la FIVB le Mondial masculin de volley-ball en 2022.

Les Jeux olympiques ? Pourquoi pas. Pavel Kolobkov insiste : « Il est clair pour le CIO, pour n’importe quelle fédération et pour le monde entier, que la Russie possède un certain savoir-faire dans l’accueil des compétitions. Il est toujours légitime de penser que les grands événements sportifs dans notre pays sont considérés comme parmi les meilleurs au monde en termes d’organisation. »

A l’évidence, Pavel Kolobkov parle sous le contrôle de Vladimir Poutine. Le président russe s’est déjà exprimé sur la question. Il veut les Jeux d’été. Il a même déjà avancé les noms de Sotchi, Saint-Pétersbourg et Kazan, comme autant de villes russes capables à ses yeux de recevoir l’événement.

Dans l’immédiat, l’agence russe antidopage (RUSADA) doit poursuivre sans une seule erreur de parcours sa collaboration avec les équipes de l’AMA. Elle devra leur remettre, au plus tard le 30 juin, les éventuels échantillons suspects, actuellement stockés dans son laboratoire de Moscou.

La Russie n’est pas à l’abri de nouvelles révélations de dopage. Mais en haut lieu, au Kremlin, l’essentiel est ailleurs. Les Jeux d’été, si possible sans trop avoir à patienter.