L’olympisme n’a pas pris une ride sur le continent asiatique. Les Jeux font toujours rêver les états. Peu importe leurs coûts. Après l’Inde et les deux Corée, un troisième géant est entré dans la course aux Jeux d’été en 2032.
L’Indonésie est officiellement candidate à l’organisation de l’événement, le prochain rendez-vous olympique d’été ouvert aux postulants. Son président, Joko Widodo, l’avait glissé à l’oreille de Thomas Bach le 1er septembre dernier, à l’occasion des Jeux Asiatiques 2018, organisés à Jakarta et Palembang. Il a confirmé son intention la semaine passée, en faisant déposer une lettre d’intérêt très officielle au siège du CIO à Lausanne.
L’annonce en a été faite mardi 19 février par un personnage digne de foi, Muddai Madang, le vice-président du comité olympique indonésien. Le dirigeant asiatique a expliqué que deux lettres avaient été remises à Thomas Bach par l’ambassadeur d’Indonésie en Suisse. La première a été rédigée par les services présidentiels, avant d’être signée par Joko Widodo. La seconde porte l’en-tête du comité olympique indonésien. L’union du pouvoir politique et du mouvement sportif. Un attelage toujours très apprécié dans les couloirs du CIO.
« L’Indonésie est prête à accueillir les Jeux olympiques, assure déjà Muddai Madang. Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est du soutien de tout le peuple indonésien et de la communauté internationale. »
A ce jour, seulement trois pays asiatiques ont déjà organisé les Jeux : le Japon, la Chine et la Corée du Sud. Un nombre encore très réduit pour un continent où réside près de 60% de la population mondiale. L’événement n’a jamais été attribué à l’Asie du sud-est.
A plus de six ans de la décision du CIO, censée intervenir à l’été ou l’automne 2025, la course aux Jeux d’été en 2032 n’a pas encore officiellement débuté. Mais les concurrents ne semblent pas décidé à attendre le signal du départ pour se mettre en jambes.
L’Inde a déjà officiellement manifesté son intérêt. La semaine passée, les deux Corée ont profité d’une réunion tripartite à Lausanne pour confirmer devant Thomas Bach leur volonté d’y aller main dans la main. Avec l’Indonésie, l’Asie compte donc un trio de pays candidats.
Ailleurs, les dossiers se montent avec la même volonté de lancer rapidement la machine.
L’Allemagne prépare une candidature inédite, régionale, portée par le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le plus riche et le plus peuplé du pays. L’Australie se range derrière Brisbane. La Russie manifeste son souhait de se lancer dans la bataille, sans avoir décidé de la ville à sélectionner. L’Argentine a profité des Jeux de la Jeunesse 2018 à Buenos Aires pour avancer les pions de sa capitale.
L’Indonésie peut-elle faire le poids ? Le succès des Jeux Asiatiques 2018, un événement aux dimensions plus larges encore que les Jeux olympiques, plaide en sa faveur. Quatrième pays le plus peuplé de la planète, avec une population estimée à 265 millions d’habitants, l’archipel présente le profil d’un géant en devenir. Mais la malheureuse expérience des Jeux de Rio 2016, organisés dans un autre « géant en devenir », pourrait en faire hésiter beaucoup, parmi les membres du CIO, au moment de procéder au vote.