Candidatures

Les Jeux d’hiver 2026, une bonne affaire pour l’Italie

— Publié le 22 mars 2019

A qui iront les Jeux d’hiver 2026 ? Entre Milan/Cortina et Stockholm/Are, laquelle des deux candidatures raflera la mise ? A trois mois presque jour pour jour du vote de la session du CIO, prévu le 24 juin à Lausanne, l’issue du scrutin semble toujours incertaine.

Les deux projets se rassemblent tellement qu’il en est parfois difficile de les distinguer. Ils promettent l’un et l’autre des Jeux estampillés Agenda 2020 et Nouvelle norme. Ils s’appuient sur des équipements pour l’essentiel déjà existants. Ils sont issus de deux pays fortement ancrés dans l’histoire des sports d’hiver. Mais Italiens et Suédois peinent toujours à compléter leur copie par une garantie financière écrite de leur gouvernement.

Face à une telle égalité, dans les atouts comme dans les faiblesses, le moindre pas en avant de l’un ou l’autre des deux rivaux apparaît comme une accélération décisive. A ce jeu, les Italiens viennent de marquer un point.

Une étude commandée par le gouvernement, dont les résultats sont rapportés par la presse nationale, assure que les Jeux d’hiver en 2026 contribueraient « positivement à la croissance de l’économie ». Les Suédois pourraient sûrement en dire autant, pour peu qu’ils sachent manier les chiffres avec le même doigté. Mais, pour un temps, la balle reste dans le camp italien.

L’étude italienne, réalisée par l’université La Sapienza de Rome, est catégorique : les Jeux d’hiver en 2026 à Milan et Cortina d’Ampezzo, soit en Lombardie et en Vénétie, rapporteraient plus qu’ils n’auraient coûté. L’événement permettrait d’augmenter le PIB italien de 81 à 93 millions d’euros par an entre 2020 et 2028. La croissance cumulée engendrée par la quinzaine olympique pourrait atteindre 2,3 milliards d’euros en 2028.

Avec un tel document, il devient difficile d’imaginer le gouvernement italien continuer à traîner les pieds pour apposer son sceau sur le dossier de candidature. Signe encourageant pour l’équipe de Milan/Cortina : l’étude a été dévoilée à Rome, siège du gouvernement, à la résidence du Premier ministre, le Palazzo Chigi. Parmi les personnalités présentes, le président du CONI, Giovanni Malagò, le gouverneur de la Lombardie, Attilio Fontana, le conseiller pour l’État de Vénétie, Cristiano Corazzari, le maire de Cortina d’Ampezzo, Gianpietro Ghedina, et la conseillère aux Sports de la ville de Milan, Roberta Guaineri.

En Italie comme en Suède, les deux équipes de candidature ont manqué le rendez-vous du 11 janvier, date-limite fixée par le CIO pour apporter les garanties financières des autorités politiques. Pas grave, a tranché le CIO. Une deuxième deadline leur a été proposée, le vendredi 12 avril, pour combler les vides de leur dossier. Mais, contraint par les circonstances à faire preuve d’une extrême souplesse, le CIO n’en fera pas une étape éliminatoire.

Il n’empêche, les membres de l’organisation olympique pourraient être enclins à donner leur voix à un projet ayant été capable d’embarquer son gouvernement. Côté italien, le président de la République, Sergio Mattarella, a suggéré que les Jeux d’hiver en 2026 étaient « d’une grande importance, non seulement pour les deux principales villes, mais pour l’ensemble de l’Italie. » Le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, a enfoncé le clou en appelant à un soutien clair et sans nuance du gouvernement.

Côté suédois, la ministre de la Culture et des Sports, Amanda Lind, a promis la semaine passée que son gouvernement annoncerait sa décision, dans un sens ou dans l’autre, avant la date limite du 12 avril.

Dans les deux camps, le discours officiel se veut optimiste. Les Italiens ne doutent pas un instant de recevoir très bientôt une lettre écrite de leurs autorités leur assurant le soutien tant attendu. Les Suédois assurent que les discussions avancent dans une direction très positive. L’égalité parfaite, donc. Jusqu’à quand ?