Il était temps. A trois jours de la fin de l’appel, la candidature de Stockholm/Are pour les Jeux d’hiver 2026 a coché la dernière case manquante de son dossier. Les Suédois se remettent dans la course. Ils abandonnent leurs défroques de condamnés à la défaite.
Mardi 9 avril, la ministre suédoise des Sports, Amanda Lind, a annoncé depuis la capitale ce que l’équipe de candidature attendait depuis plusieurs mois : un soutien formel du gouvernement. « Nous allons donner les garanties de l’État nécessaires pour organiser les Jeux en Suède et permettre au SOK (le comité national olympique suédois) de finaliser son dossier », a déclaré la jeune femme à la chaîne de télévision TV4.
Les Jeux d’hiver peuvent constituer « un coup de pouce pour l’ensemble du sport suédois. C’est pourquoi il m’est très agréable de pouvoir annoncer cette nouvelle, a poursuivi Amanda Lind. Ce serait super pour la Suède de recevoir les Jeux olympiques. »
Dans le détail, le gouvernement suédois prendra à sa charge les dépenses de sécurité, notamment aux frontières, assurera un visa à toutes les personnes accréditées, et pourrait financer certains services en dehors des stades. Classique. Le gouvernement italien a promis la même chose, à quelques nuances près, la semaine dernière pendant la visite de la commission d’évaluation du CIO.
Par un effet domino, les autorités municipales ont abandonné à leur tour leurs réserves quant au projet olympique. Dans la foulée de l’annonce du soutien de l’Etat, la maire de Stockholm, Anna König Jerlmyr, a promis à son tour de se ranger derrière l’équipe de candidature. « Je salue la promesse du gouvernement d’offrir des garanties financières pour la sécurité, a-t-elle exprimé dans un communiqué. La ville louera, aux conditions du marché, ses installations et elle prêtera les terrains nécessaires. L’important restera que les Jeux olympiques d’hiver 2026 ne représentent pas une charge pour les contribuables de Stockholm. »
Dans l’équipe de candidature, le soulagement se mêle à la confiance. Mais Richard Brisius, le directeur de la campagne, le suggère sans euphorie : « Cette nouvelle n’est pas du tout inattendue. Nous étions en discussion avec les autorités depuis longtemps. Nous en sommes évidemment très heureux. Le soutien du gouvernement est essentiel, à la fois pour la sécurité, et pour donner au projet une dimension vraiment nationale. »
En ajoutant au moment idéal la dernière pièce du puzzle, l’équipe de Stockholm/Are 2026 ne se contente pas répondre aux exigences du CIO. Son dossier de candidature, à remettre à Lausanne vendredi 12 avril, sera complet. Le feu vert du gouvernement a surtout pour effet de replacer les Suédois dans la course. Jusqu’à son annonce, ils semblaient distancés par une équipe de Milan/Cortina d’Ampezzo plus solide sur les aspects financiers et le soutien populaire. Ils ne le sont plus.
La course est relancée. Elle s’annonce plus incertaine que jamais. Les deux dossiers se ressemblent, allégés l’un et l’autre par un budget minimaliste, mais affaiblis par un dispositif où les temps de transport, en Suède comme en Italie, se compteront en heures pour aller d’un site à l’autre. Sauf surprise, le rapport de la commission d’évaluation du CIO, attendu le 24 mai prochain, ne devrait pas dégager un leader et un suiveur.
La décision se fera, comme souvent, sur le terrain du lobbying. A ce jeu, les Italiens semblent les mieux armés, avec une présence historiquement plus forte dans les instances du mouvement olympique. Mais les Suédois pourraient surprendre. « Le soutien du gouvernement va nous rendre encore plus forts », assure Richard Brisius.