Semaine chargée pour Tokyo 2020. A 465 jours de l’ouverture des Jeux d’été, le comité d’organisation convie les médias, ce mardi 16 avril, dans une tour de l’île Harumi. Il doit dévoiler le programme détaillé des épreuves olympiques, avec les horaires de début, de fin, et l’ordre des compétitions de toutes les sessions, sport par sport. Tout sauf anodin.
Deux jours plus tard, jeudi 18 avril, le même comité d’organisation recevra les mêmes médias, mais dans une autre tour, située cette fois dans le quartier de Toranomon. L’occasion est, elle aussi, d’une grande importance : le lancement officiel du site de la billetterie des Jeux de Tokyo.
La plateforme proposera des infos et des renseignements sur les sessions et sur les billets. Plus tard dans l’année, elle servira au public à effectuer ses demandes de places pour les Jeux de Tokyo 2020. Tout sauf anecdotique.
Avec ces deux présentations, Tokyo 2020 bascule dans une nouvelle phase de la préparation des Jeux. Une phase où le grand public, japonais surtout, va se pencher sur le programme des épreuves un stylo à la main, pour en cocher ses priorités, avec l’espoir de décrocher la timbale à la loterie de la billetterie.
Dans la capitale japonaise, l’ambiance olympique ne se fait pas encore sentir. Mais l’agence Jiji Press se veut catégorique : la perspective des Jeux de 2020 a déjà transformé la mégalopole en une ville plus globale et mondiale que jamais. Une capitale plus ouverte vers l’extérieur, surtout vers l’étranger.
Les signes de cette « globalisation » se remarquent partout. La signalétique, d’abord. Les gares et les commerces se mettent à l’affichage numérique. Le grand magasin Mitsukoshi, par exemple, situé dans le quartier de Ginza, affiche toutes ses informations pour les visiteurs en quatre langues.
Dans les gares, la compagnie de chemin de fer JR East expérimente un système d’affichage numérique combiné à l’intelligence artificielle. Il devrait être opérationnel à temps pour les Jeux de Tokyo 2020. Un personnage virtuel féminin, baptisé AI-Sakura, peut répondre en temps réel et en quatre langues (japonais, anglais, chinois et coréen) aux questions des voyageurs. Il n’a pas appris le français, pourtant langue officielle du CIO.
Autre avancée directement liée aux Jeux : la généralisation des systèmes de paiement électronique par téléphone mobile. En février dernier, les principales stations de métro exploitées par la compagnie Tokyo Metro Co. ont commencé à accepter Alipay, le système de paiement mobile développé par le groupe chinois Alibaba, membre du programme de marketing TOP du CIO.
A un peu plus d’un an des Jeux, Tokyo se range également à la directive du CIO d’un environnement olympique sans tabac. Les autorités du pays ont adopté une loi censée réduire le tabagisme dans les lieux fermés. Le gouvernement métropolitain de Tokyo s’y met à son tour.
Jiji Press rapporte que la chaîne de restaurants Saizeriya Co. prévoit d’imposer une interdiction de fumer dans tous ses points de vente d’ici le mois de septembre 2019. L’an dernier, la chaîne de magasins Seven-Eleven Japan a demandé à un millier de ses boutiques franchisées de Tokyo de retirer tous les cendriers installés devant les vitrines. Environ 70% d’entre eux se sont déjà conformés à la directive ou s’apprêtent à le faire.
Enfin, les principales chaînes de supérettes, dont Seven-Eleven et Family Mart, ont annoncé leur décision de cesser la vente de magazines pornographiques. Un élément peu attendu, mais remarqué, de l’héritage olympique.