Fin de l’histoire. La ville canadienne de Sherbrooke, au Québec, ne déposera pas de dossier de candidature aux Jeux de la Francophonie en 2021. Elle renonce à tenter l’aventure. Elle n’en pas le budget.
Après le désistement de Moncton et Dieppe, au Nouveau-Brunswick, le Canada semblait prêt à conserver l’événement sur son sol. La ville de Sherbrooke s’était manifestée très tôt comme une alternative. Mais son maire, Steve Lussier, doit aujourd’hui tirer un trait définitif sur son projet.
En cause, le manque de financement. La ministre du Québec des Relations internationales, Nadine Girault, a refermé le dossier vendredi 26 avril à l’occasion d’une réunion avec Steve Lussier. Elle a expliqué que « les conditions gagnantes ne sont pas réunies pour avoir une candidature solide » aux Jeux de la Francophonie. « Pour moi, il était important d’obtenir les Jeux de la Francophonie en respectant la capacité de payer des Québécois », a-t-elle précisé.
L’argent, donc. Après le renoncement du Nouveau-Brunswick, la ville de Sherbrooke avait débloqué une enveloppe de 5,5 millions de dollars canadiens. Un beau geste, mais très insuffisant pour boucler un budget estimé 80 millions de dollars canadiens. Il fallait donc aux gouvernement du Québec et du Canada apporter chacun au moins 35 millions de dollars.
Le Québec a parlé le premier. Et il a dit non. Nadine Girault a laissé entendre que la province n’irait pas plus haut que 17 millions de dollars. Insuffisant pour organiser l’événement en 2021, sachant que le gouvernement fédéral ne peut pas apporter plus que celui de la province.
Analyse de Nadine Girault : « Il faut faire attention dans quoi on s’embarque, dans ce genre d’événement, surtout quand on parle de l’argent des autres. Avec un échéancier aussi serré, il y aurait eu à coup sût des dépassements. »
Selon les médias canadiens, le renoncement du Québec aurait « déçu » le gouvernement fédéral de Justin Trudeau. Un porte-parole a assuré qu’Ottawa s’était engagé à assumer la moitié de la facture. Il restait donc au Québec à ajouter une dizaine de millions de dollars environ à son enveloppe de 17 millions prévue à l’origine. « Il n’en manquait pas beaucoup, a-t-il expliqué sous couvert d’anonymat. Nous étions prêts à couvrir 50 pour cent des dépenses ».
La ville de Sherbrooke ne perd pas tout. Elle récupère, à la façon d’un lot de consolation, une candidature à la Conférence ministérielle de la Francophonie, les 30 et 31 octobre 2019, destinée à préparer le Sommet de la Francophonie.
Mais le coup est rude pour le Comité international des Jeux de la Francophonie (CIJF). Depuis la réouverture de l’appel à candidatures, la ville de Sherbrooke semblait pouvoir présenter le dossier le plus solide. La ville française de Nantes avait pointé le bout de l’oreille, mais elle n’a pas donné suite. A un mois de l’échéance, fixée au 31 mai, tout reste à faire.
A en croire Nadine Girault, le Québec ne tire pas un trait définitif sur les Jeux de la Francophonie. La province pourrait tenter à nouveau sa chance, mais pour une édition future. « On verra d’une part qui va postuler, on regardera d’autre part le processus », a-t-elle expliqué. Très hypothétique.