Le CIO a écarté la menace à court terme en attribuant d’un coup les éditions des Jeux d’été pour 2024 et 2028. Mais les opposants à l’olympisme ne désarment pas. Ils entendent même se manifester où la messe est pourtant presque dite. A Tokyo, ville-hôte des Jeux en 2020.
L’organisation américaine NOlympicsLA annonce dans un communiqué son intention de faire le voyage dans la capitale japonaise, en juillet prochain, à l’occasion de la date symbolique de J – 1 an avant le début des prochains Jeux d’été. Ses militants projettent de se joindre à d’autres groupes d’opposants aux Jeux, dont les Japonais de l’association HanGorin No Kai, pour organiser une série d’événements à Tokyo : défilés, occupations de lieux, conférences et séminaires.
NOlympicsLA a lancé la semaine passée une campagne d’appels aux dons. Elle est destinée à financer l’envoi à Tokyo d’une délégation de neuf militants à la fin du mois de juillet. Elle espère collecter au moins 10.000 dollars. La moitié de la somme serait déjà acquise.
La démarche peut surprendre. Jusque-là, l’organisation américaine avait concentré ses efforts sur les campagnes de candidature. Elle cherchait à dérégler leur mécanique. Très en vue pendant le court intermède de Boston 2024, elle avait contribué à la victoire du non au référendum sur les Jeux de 2024 organisé à Hambourg, en Allemagne. Elle avait également prêté main-forte aux opposants au projet olympique de Budapest 2024.
Les anti-Jeux s’aventurent aujourd’hui sur un terrain nouveau, les villes organisatrices. Plus question, cette fois, de faire obstacle à une candidature. A Tokyo, l’été prochain, ils ambitionnent de mobiliser la population sur les effets négatifs de l’événement olympique, notamment en termes de coûts, d’héritage et d’environnement.
« Nous avons beaucoup à apprendre des villes qui ont accueilli ou qui accueilleront les Jeux avant nous, explique le groupe NOlympicsLA dans un communiqué. Ce rassemblement d’organisations anti-olympiques constituera une première historique, une coalition sans précédent formée non seulement pour empêcher les Jeux olympiques dans une ville ou un pays, mais aussi pour dire que cet événement ne devrait exister nulle part sous sa forme actuelle. »
A Tokyo, le combat s’annonce perdu d’avance. Même en associant leurs ressources, les groupes d’opposants auront bien du mal à rallier à leur cause une population japonaise plus intéressée aujourd’hui par la course aux billets pour les épreuves des Jeux de 2020.
Mais l’organisation NOlympicsLA veut aussi profiter de l’occasion pour lancer un message aux organisateurs des Jeux de Los Angeles 2028. Elle ne les laissera pas en paix. Les Californiens sont prévenus.