Les candidatures aux Jeux se raréfient. Hiver comme été. Mais le mouvement olympique ne pourra pas reprocher à Thomas Bach de chercher à décourager les postulants.
Présent en Australie depuis la fin de la semaine passée, le président du CIO a fait escale à Brisbane, lundi 6 mai, avant de rejoindre Gold Coast pour SportAccord 2019. Il a évoqué les Jeux d’été en 2032, pour lesquels la capitale du Queensland envisage de déposer une candidature. Sans surprise, il a encouragé les Australiens à se lancer dans l’aventure.
Souriant et plein d’entrain, Thomas Bach s’est déclaré « impressionné » par la qualité et le niveau de détails de l’étude de faisabilité d’une candidature aux Jeux d’été en 2032 réalisée par Brisbane.
Présenté en février dernier, le document compte 260 pages. Sans chercher à réinventer la roue, il reprend à son compte les nouvelles règles du jeu olympique : une majorité de sites déjà existants (60%), un programme de modernisation du réseau de transports, un budget raisonnable et maîtrisé (3,71 milliards de dollars), une contribution minimale des autorités publiques.
Thomas Bach a apprécié. Il l’a dit sans retenir ses mots, encadré par Adrian Schrinner, le maire de Brisbane, et John Coates, le président du comité olympique australien (photo ci-dessus).
« Pour le CIO, il est très encourageant de constater que nous avons dès aujourd’hui plusieurs villes intéressées par l’organisation des Jeux en 2032, a expliqué le dirigeant allemand. Cela montre l’attractivité grandissante des Jeux olympiques. »
Même son de cloche dans le camp australien. Adrian Schrinner a expliqué : « Nous avons eu des discussions très positives et avons reçu des informations très encourageantes. L’étude de faisabilité montre que nous pouvons organiser des Jeux avec un budget opérationnel neutre. »
Les Australiens ont déjà fait leurs comptes. En 2032, la contribution financière du CIO devrait être au moins égale, voire légèrement supérieure, à celle des Jeux de Los Angeles 2028 (1,8 milliard de dollars). Avec un tel apport de Lausanne, le budget du projet australien pourrait être bouclé en puisant très peu, voire pas du tout, dans les caisses publiques.
Réaliste ? L’étude de faisabilité menée dans le Queensland le croit. Le CIO ne lui dira certainement pas le contraire.
Forcé par les circonstances à porter un peu partout la bonne parole des Jeux, Thomas Bach est passé maître dans l’art d’ouvrir sa porte à tous les postulants. A Brisbane, lundi 6 avril, il a clairement signifié aux élus du Queensland que leur dossier serait solide et pris très au sérieux dans le mouvement olympique.
Les Australiens l’ont entendu. Mais le président du CIO avait tenu le même discours, en substance, lors de ses visites en Inde, en Indonésie et en Argentine, trois autres pays intéressés par une candidature aux Jeux d’été en 2032. Dans le même temps, il a encouragé les deux Corée à poursuivre leurs discussions dans la perspective d’une candidature commune pour la même échéance.
Le CIO a beau prétendre ne plus vouloir faire trop de perdants, l’abondance de postulants ne le tracasse pas.