Les Japonais en ont pris l’habitude. A chacune de ses sorties officielles dans le mouvement olympique, le comité d’organisation des Jeux de Tokyo 2020 doit essuyer avec patience et stoïcisme les questions en rafale des fédérations internationales.
Mardi 7 mai, à Gold Coast, l’assemblée générale de l’ASOIF (Association des fédérations internationales des sports olympiques d’été), organisée dans le cadre de SportAccord 2019, n’a pas dérogé à la règle. Elle a même accentué la tendance.
Invités à présenter l’état de la préparation des prochains Jeux d’été, les Japonais ont été mitraillés de questions. Au total, près d’une vingtaine, posées notamment par les représentants du judo, de la voile et du tennis.
Dans tous les cas, une même inquiétude : la crainte de voir la réduction annoncée des coûts affecter la qualité de l’accueil et des compétitions.
Parmi les sujets évoqués, le transport, la nourriture, le prix des hôtels dans Tokyo et, moins attendu, le visuel et la décoration des prochains Jeux d’été.
Les fédérations internationales n’ont pas oublié le souvenir mitigé des Jeux de Rio 2016, où les réductions budgétaires avaient conduit les organisateurs brésiliens à sacrifier le « look » des Jeux.
La Fédération internationale de judo (IJF), très remontée à SportAccord, s’est montrée la plus offensive. Citant l’étape japonaise du World Tour, organisée tous les ans à Tokyo, elle a souligné qu’il serait malvenu que le prochain tournoi olympique se situe en ton en-dessous.
Réponse de Koji Koji Murofushi, le directeur des sports de Tokyo 2020 : « Nous travaillons actuellement à réduire le budget autant qu’il est possible de le faire. Tous les comités d’organisation sont confrontés à ce genre de questions. Nous cherchons à optimiser nos dépenses. Nous discutons avec les fédérations comment, sport par sport, répondre à leurs attentes. Mais nous n’allons pas sacrifier le visuel des Jeux. Il est très important pour les fédérations internationales et pour les diffuseurs. »
Autre préoccupation : la nourriture. La Fédération internationale de voile (World Sailing) s’est déclarée préoccupée par la qualité de l’accueil sur le site des régates olympiques. Il serait, suggère-t-elle, insuffisant en termes de nourriture et de zones de repos pour les athlètes.
« Je ne sais pas d’où ils tiennent une telle information, mais j’ai été moi-même athlète, explique Koji Murofushi. Je sais que tous les compétiteurs n’ont pas les mêmes besoins pour la nourriture sur le site. Dans certaines disciplines, on vient pour disputer pour son épreuve, puis on repart sans vouloir prendre un repas sur place. Nous allons nous pencher sur les cas un par un. Nous adapterons ensuite l’offre en fonction des besoins. »
A moins de 450 jours des Jeux, les Japonais n’en ont pas terminé de leur délicate équation : réduire les dépenses pour satisfaire le CIO, tout en répondant aux exigences des fédérations internationales. Pas simple.