L’électrochoc a été douloureux. Ses effets se feront longtemps sentir. Mais le résultat le valait bien. Exclue du mouvement olympique depuis le début de la semaine, privée des Jeux de Tokyo 2020, l’AIBA s’est enfin résolue à prendre la seule décision capable de préserver son avenir : elle a mis Gafur Rakhimov à la porte.
Au lendemain de la session du CIO, où les membres de l’institution olympique ont approuvé à l’unanimité l’exclusion de l’AIBA, son comité exécutif a été réuni en urgence jeudi 27 juin à Genève. La réunion s’annonçait cruciale pour l’avenir de l’organisation. Elle l’a été.
A l’initiative de deux de ses membres, l’Ukrainien Volodymyr Prodyvus et la Bulgare Emilia Grueva, les délégués ont été invités à se prononcer par vote sur la suppression d’un article des statuts de l’AIBA. Il permettait à l’Ouzbek Gafur Rakhimov, qui s’était volontairement mis en retrait de l’organisation depuis le mois de mars dernier, de retrouver son fauteuil de président.
Pressés par l’état d’urgence, les membres du comité exécutif ont voté massivement pour la modification des statuts. Ils ont été 13 à se prononcer en sa faveur, pour un seul vote contre. Huit délégués ont préféré s’abstenir.
Le résultat est clair. Gafur Rakhimov, le milliardaire ouzbek soupçonné d’appartenir au monde du crime organisé, ne pourra plus présider l’AIBA. Les statuts lui interdisent désormais de retrouver son siège présidentiel.
A Genève, jeudi 27 juin, le comité exécutif a également décidé de lui envoyer un courrier lui demandant de renoncer de façon définitive à toute fonction au sein de l’organisation. Il s’est également prononcé en faveur d’un prolongement du contrat de Tom Virgets comme directeur exécutif. L’Américain devait quitter l’AIBA en fin de semaine, après avoir échoué à conserver l’organisation internationale au sein du mouvement olympique.
La suite ? Elle reste floue. Le Marocain Mohamed Moustahsane, appelé à assurer la présidence par intérim après le pas de côté de Gafur Rakhimov en mars dernier, conserve son fauteuil. Mais il ne devrait pas s’y éterniser. Son intérim n’a freiné en rien la chute de l’AIBA.
Les dirigeants de la boxe mondiale ont également voté, jeudi, pour l’organisation prochaine d’un congrès extraordinaire. A l’ordre du jour, l’élection d’un nouveau président. Il devrait se tenir le 15 novembre 2019 à Lausanne.
Exclue des Jeux de Tokyo 2020, montrée du doigt par le CIO, l’AIBA est encore loin d’entrevoir le bout du tunnel. Ses caisses sont vides. Son image est sérieusement écornée. Mais elle est désormais débarrassée de Gafur Rakhimov. Il était temps. A charge maintenant, pour ses représentants, de lui trouver un remplaçant taillé pour la remettre à flots.