La messe serait-elle déjà dite ? Possible. Osons même dire probable. A plus de 13 ans de l’échéance, la course aux Jeux d’été en 2032 s’est déjà trouvée un favori. Un dossier soutenu par les pouvoirs publics et porté aux nues par Thomas Bach en personne.
Lundi 1er juillet, en tout début de matinée, le CIO a diffusé un communiqué très officiel signé de son président. Quelques lignes, rien de plus, mais elles en disent très long sur les chances de l’Australie de décrocher la timballe.
« J’ai été impressionné par l’engagement clair et très fort du Premier ministre (australien) Scott Morrison et de son gouvernement pour les Jeux olympiques dans le Queensland, en Australie, explique Thomas Bach. Il a très clairement exprimé que les Jeux olympiques s’inscriraient à 100% dans le programme décennal d’infrastructures de son gouvernement. Cet engagement précoce, et l’enthousiasme bien connu des Australiens pour le sport, constituent une base très solide pour des Jeux olympiques en 2032 dans le Queensland. »
Selon le communiqué du CIO, Thomas Bach et Scott Morrison se sont croisés à Osaka, au cours du dernier week-end, à l’occasion du G20 organisé au Japon.
Soyons clairs : une telle démarche n’est pas commune. Certes, Thomas Bach est devenu expert, depuis son élection en 2013 à la présidence du CIO, pour encourager les éventuels postulants à se lancer dans l’aventure d’un candidature. Mais le dirigeant allemand n’a pas l’habitude de se fendre d’un communiqué envoyé depuis Lausanne pour vanter les mérites d’un dossier. Il ne décourage personne, mais se préfère dans une position neutre.
Les Australiens auraient-ils déjà gagné ? Attendons. Mais la candidature du Queensland a déjà réussi là où beaucoup ont au pire échoué, au mieux longuement bataillé : elle a rallié les autorités politiques à sa cause. A 13 ans de l’événement, la performance a valeur de record olympique.
Dimanche 30 juin, le Premier ministre australien, Scott Morrison, a publiquement exprimé le soutien de son gouvernement à la candidature de Brisbane et du Queensland pour les Jeux de 2032. Il a juré ses grands dieux que l’Etat fédéral serait « présent tout au long du chemin » à ses côtés.
Scott Morrison l’a expliqué au quotidien The Australian, depuis Osaka, après avoir rencontré Thomas Bach : « Comme à Sydney en 2000, des Jeux olympiques dans le Queensland, menés par Brisbane, favoriseraient l’économie et l’emploi. Les Jeux de Sydney ont établi de nouvelles normes pour les JO, et le CIO loue toujours leur succès près de 20 ans après. »
En d’autres temps, un tel échange de politesses entre le CIO et une possible candidature aurait été jugé très prématuré. Mais la donne a changé, depuis la semaine passée, avec l’adoption par la 134ème session réunie à Lausanne de la réforme du processus de sélection. Une réforme pilotée par l’Australien John Coates, l’homme fort de la candidature du Queensland.
Désormais, la flexibilité est élevée au rang de priorité. Tout est désormais possible, y compris la désignation très longtemps à l’avance d’une ville, d’une région ou d’un pays-hôte, sans qu’il y ait eu la moindre campagne de candidature.
Les Australiens en profiteront-ils pour écarter la concurrence (Corée du Sud et du Nord, Allemagne, Indonésie, Inde, Argentine…) avant même le départ de la course ? Les propos de Thomas Bach incitent à le croire.