Un problème de riche ? Sûrement. Mais un problème réel.
A Tokyo, les organisateurs des Jeux de 2020 devront changer leur stratégie de vente des places pour les épreuves olympiques, pourtant élaborée au terme de longs mois de préparation. En cause, une demande très supérieure aux attentes de la part du public japonais.
Retour en arrière. La première phase de la billetterie des Jeux de Tokyo 2020 a débuté le 9 mai 2019. Elle était réservée aux seuls résidents du Japon et fonctionnait sur le principe d’une loterie. Elle a pris fin le 31 mai à minuit. Ses résultats ont été dévoilés dans la journée du 20 juin dernier.
Pas moins de 7,8 millions de billets sont officiellement disponibles, mais environ un quart d’entre eux est réservé à la famille olympique (partenaires, officiels, fédérations internationales, comités nationaux olympiques…). En prime, 20 à 30% des places sont destinées à la clientèle étrangère.
Selon les quelques détails révélés par les organisateurs, plus de 7,5 millions de Japonais ont tenté leur chance lors de la première phase. En moins de trois semaines de mise en vente, la plateforme officielle de la billetterie a enregistré près de 25 millions de visites.
A ce jour, le comité d’organisation des Jeux de Tokyo 2020 n’a toujours pas communiqué le nombre de places ayant trouvé preneurs au Japon au terme de la première loterie. Il devrait être connu en fin de semaine. Mais une chose est sûre : les déçus se comptent par millions. Masa Takaya, le porte-parole de Tokyo 2020, l’a expliqué à AP : « La demande du public japonais a très largement dépassé nos espérances. »
Résultat : une immense déception de la part des postulants restés les mains vides, doublée d’un sentiment d’injustice. A l’image des Australiens pour les Jeux de Sydney 2000, les Japonais admettent mal d’avoir l’événement olympique à leur porte mais de ne pas pouvoir le vivre de l’intérieur. Depuis l’annonce des résultat de la loterie, le 20 juin dernier, les mécontents ne se privent pas d’exprimer leur amertume sur les réseaux sociaux.
Bonne nouvelle : une deuxième loterie sera organisée avant la fin de l’année. Selon plusieurs sources, elle débuterait à l’automne, concernerait encore une fois seulement les résidents japonais, et fonctionnerait selon le principe du premier arrivé, premier servi. La presse japonaise croit savoir que chaque candidat pourra postuler à une seule session pour l’ensemble du programme des compétitions.
Cette deuxième loterie pourrait même être suivie d’une troisième, et dernière, qui serait rendue nécessaire par la probable saturation du site Internet officiel de vente des places. Une ultime chance de décrocher au moins une place pour les Jeux de Tokyo 2020.
La bataille s’annonce sévère. Au Japon, où 35 millions de personnes résident dans le grand Tokyo, la demande pourrait atteindre des niveaux historiques pour des Jeux d’été. A l’étranger, les agences officielles des comités nationaux olympiques ont débuté la vente des places. Les déçus seront nombreux, mais les épreuves devraient faire le plein.