La révolution est en marche. Sans grande surprise, elle sera chinoise. Le CIO l’a annoncé jeudi 18 juillet via un communiqué : le groupe Alibaba, géant mondial du commerce électronique, des plateformes de paiement en ligne et des solutions de cloud, aura la responsabilité de la billetterie des Jeux d’hiver de Pékin 2022.
Toujours selon le CIO, les organisateurs des prochains Jeux d’hiver pourront ainsi profiter de « l’expertise d’Alibaba en matière de technologie et de données pour proposer des solutions entièrement numériques et une expérience utilisateur à la pointe de la modernité pour l’achat et la distribution des billets en toute sécurité. » Toujours plus fort. Toujours plus digital.
En soi, la nouvelle n’a rien d’inattendu. Entré officiellement en janvier 2017 dans l’univers olympique, le Chinois Alibaba compte parmi les partenaires du CIO au sein du programme de marketing TOP. Il en est l’un des plus influents. Son association avec les Jeux d’hiver de Pékin 2022, organisés sur son sol, apparaît logique et attendue.
A en croire le CIO, Alibaba était le « candidat idéal pour devenir le fournisseur des systèmes et services de billetterie de Pékin 2022. » Parmi ses atouts, un savoir-faire reconnu et éprouvé en matière de mobilisation des consommateurs chinois, et sans doute plus encore, la présence dans son impressionnant catalogue de services de Damai, l’une des principales plateformes de billetterie en Chine.
Mais l’annonce faite jeudi 18 juillet par le CIO, depuis Pékin où la commission d’évaluation des Jeux de 2022 effectue actuellement une nouvelle visite, dépasse le cadre des prochains JO d’hiver. L’implication directe d’Alibaba dans la préparation de l’événement, au titre d’opérateur officiel et surtout exclusif de la billetterie, annonce des jours nouveaux dans le mouvement olympique.
Le CIO l’écrit en toutes lettres : « La nomination d’Alibaba répond à la volonté de disposer d’un fournisseur unique pour les services et les opérations de billetterie sur plusieurs éditions des Jeux, ce qui permettra de réduire les coûts et la complexité inhérents à l’accueil des Jeux conformément aux recommandations de l’Agenda olympique 2020. »
L’institution olympique poursuit : « Les COJO pourront ainsi bénéficier d’une continuité de service grâce au déploiement de systèmes éprouvés et à une expérience reconnue en la matière, ce qui leur évitera d’avoir à concevoir, mettre au point et livrer une nouvelle solution de billetterie pour chaque édition des Jeux. »
Le message est clair : la billetterie des Jeux olympiques cessera désormais de changer de mains à chaque nouvelle édition de l’événement. Alibaba vient d’en obtenir la maîtrise. Le groupe chinois devrait la conserver pour les Jeux de Paris 2024, Milan/Cortina 2026, puis Los Angeles 2028.
Sa stratégie d’une billetterie unique et exclusive, le CIO espérait la déployer à temps pour les Jeux de Tokyo 2020. Mais il a été contraint de patienter. Pour la prochaine édition des Jeux d’été, la vente des places emprunte un processus classique : une première phase destinée au public japonais, puis une commercialisation des billets à l’étranger par des revendeurs officiels choisis par les comités nationaux olympiques.
A partir des Jeux de Pékin 2022, Alibaba assurera le service dans sa globalité, pour les marchés nationaux et étrangers, avec la bénédiction du CIO.
Chris Tung, le directeur marketing d’Alibaba, s’en frotte les mains : « Nous nous réjouissons à la perspective de mettre notre technologie au service d’outils de billetterie numériques optimisés afin d’offrir une expérience harmonieuse aux fans du monde entier. » Le monde est à eux.