Les jeux seraient-ils déjà faits ? Sans doute pas. Mais l’Australie a pris une longueur d’avance dans la course, non encore officielle, aux Jeux d’été en 2032.
Le Premier ministre de l’état du Queensland, Annastacia Palaszczuk, a annoncé ce mardi 23 juillet qu’elle prendrait elle-même la direction d’un groupe de travail chargé d’évaluer le dossier, notamment en termes de sites, d’infrastructures de transport et de viabilité économique. Une étude très poussée sera menée sur le coût de l’événement à Brisbane et sur la Gold Coast et la Sunshine Coast. Elle sera financée par le gouvernement de l’état.
A ce stade, l’idée d’une candidature est toujours évoquée au conditionnel. Mais Annastacia Palaszczuk se projette déjà quelques pas en avant. Elle suggère que le projet du Queensland, a priori construit autour de la région sud-est, à savoir la capitale Brisbane et les villes côtières voisines de la Gold Coast et de la Sunshine Coast, devrait bénéficier à l’état tout entier.
A l’évidence, le Premier ministre du Queensland a saisi mot à mot le message délivré le mois dernier par la session du CIO réunie à Lausanne. « Les règles ont changé, nous n’avons plus besoin de ces mégastructures, tranche-t-elle. Mais j’ai besoin que tout le monde travaille ensemble. J’ai besoin de tout le monde à bord, je ne veux pas voir des gens nous tirer dessus depuis la ligne de touche. »
Annastacia Palaszczuk ne veut pas traîner à route. Elle a laissé entendre que la décision de pousser encore plus loin le projet pourrait être prise dès le début de l’année 2020.
Hier encore, une telle précipitation aurait semblé suicidaire. Les Jeux de Tokyo 2020 ne sont pas encore passés, le CIO a déjà attribué l’événement à Paris pour 2024 et Los Angeles pour 2028. L’édition 2032 semble loin. Très loin.
Mais les règles ont changé. Les Australiens le savent mieux que quiconque, puisque la réforme du processus d’attribution des Jeux a été conduite par l’un des leurs, John Coates, membre historique du CIO et président du comité national olympique.
Désormais, il n’est plus écrit dans le marbre que le CIO doive désigner la ville-hôte sept ans avant les Jeux. Le choix peut être arrêté n’importe quand. Il peut découler d’un vote de la session entre plusieurs candidatures, ou plus simplement être validé par la dite session sur proposition de la commission exécutive. Seule quasi certitude, formulée en juin dernier par John Coates devant ses collègues membres de l’organisation olympique : une candidature devra passer à un moment ou un autre par l’étape référendum.
A 13 ans de l’événement, les Australiens ont les cartes en mains. Ils savent que la nouvelle donne pourrait leur permettre de prendre tout le monde de vitesse et de convaincre la commission exécutive du CIO de les choisir avant même d’avoir entendu la concurrence.
Le projet de Brisbane 2032 a déjà séduit Thomas Bach. Le président du CIO, en visite dans le Queensland en mai dernier à l’occasion de SportAccord 2019, s’est déclaré « impressionné » par les premières études de faisabilité.
Le projet bénéficie également d’un soutien politique au plus haut sommet du pays. Scott Morrison, le Premier ministre australien, a assuré au début du mois de juillet que l’Etat serait « présent tout au long du chemin ». Mieux : le dirigeant australien s’en est déjà entretenu avec Thomas Bach, en marge du dernier G20 organisé à Osaka. La campagne a déjà débuté.