Coup dur pour les Jeux de Paris 2024. Selon le JDD, le Stade de France ne sera pas rénové avant l’événement olympique. Il restera tel qu’il est aujourd’hui. Prestigieux, certes, mais dépassé.
En cause, l’absence d’un accord entre l’Etat français et le consortium de gestion de l’enceinte de la Seine-Saint-Denis, formé des groupes du BTP Vinci et Bouygues. Cet accord devait concerner la prolongation de la concession du Stade de France, dont la fin est prévue en 2025. Il n’a pas été trouvé.
La balle était dans le camp des pouvoirs publics. Mais le JDD révèle que l’Etat aurait fait le choix d’attendre la fin du contrat actuel de concession avant de la réattribuer. Le gouvernement avait la possibilité de prendre les devants et prolonger dès maintenant le contrat. Il s’y est refusé.
Conséquence : le Stade de France ne subira pas de transformation en profondeur avant, au mieux, l’année 2025. Il bénéficiera seulement d’un lifting, pour une mise aux normes des Jeux olympiques, d’un montant estimé à 50 million d’euros.
Le groupe Vinci avait pourtant présenté un ambitieux projet de rénovation. Il prévoyait de mettre au goût du jour une enceinte inaugurée en janvier 1998 et construite pour le Mondial de football organisée la même année. Le projet envisageait un sérieux coup de jeune, notamment en termes d’hospitalité et de passage à l’ère numérique.
Faute d’un accord, toutes les décisions sont reportées à l’année 2025. Le Conseil d’Etat avait pourtant tiré la sonnette d’alarme. Son premier président, Didier Migaud, avait pointé dans un rapport les risques d’un « défaut de prévoyance ». Il suggérait que l’Etat, en repoussant sa décision, se retrouve contraint d’accepter en 2025 des « conditions désavantageuses » au moment du prolongement de la concession. Le Conseil d’Etat recommandait de trancher la question dès cette année. Mais ses recommandations n’ont pas été entendues.
Pour le COJO Paris 2024, l’attentisme des pouvoirs publics n’a pas de conséquence directe sur le dispositif olympique. Dans le dossier de candidature, le Stade de France devait accueillir les cérémonies et les épreuves d’athlétisme. Rien ne changera. Dans sa configuration actuelle, l’enceinte francilienne répond aux exigences de l’événement.
Mais à l’heure des stades connectés, le Stade de France risque de passer pour un dinosaure, en 2024, au moment des Jeux olympiques et paralympiques. Quatre ans après les Jeux de Tokyo 2020, le contraste s’annonce frappant avec un stade japonais à la pointe de la technologie, entièrement construit pour l’occasion, sur les vestiges de l’enceinte des Jeux de Tokyo en 1964.
Le report d’une éventuelle rénovation touche également la Coupe du Monde de rugby en 2023. L’événement organisé en France espérait également bénéficier d’un stade modernisé. Lui aussi devra se faire une raison.
En attendant, le consortium semble déterminé à jouer à fond la carte du sport électronique. Avec l’ambition d’en devenir l’une des places fortes en Europe. Un accord a été récemment signé avec une franchise française d’eSport, Vitality, désormais résidente du Stade de France, où elle bénéficie d’un centre d’entraînement. L’eSport plutôt que les Jeux olympiques. Improbable.