A moins d’un an des Jeux de Tokyo 2020, les Japonais se seraient bien passés d’une nouvelle polémique. Elle frappe pourtant à leur porte. Et prend l’allure d’une querelle diplomatique.
En plein refroidissement des relations entre le Japon et la Corée du Sud, les autorités de Séoul s’inquiètent des risques de contamination de leurs athlètes pendant les Jeux de Tokyo 2020. Elles craignent les risques de radioactivité de la nourriture en provenance de Fukushima servie l’an prochain à la cafétéria du village des athlètes.
L’affaire est sérieuse. Elle a même été évoquée par le ministre sud-coréen des Sports, Park Yang-woo, devant une commission parlementaire.
« Rien n’est plus important que la sécurité, a-t-il expliqué, cité par l’agence Yonhap, devant les députés sud-coréens. Nous demanderons la tenue de consultations avec le Comité international olympique et d’autres pour assurer la sécurité de nos athlètes et nous assurer que les Jeux olympiques de Tokyo se dérouleront dans un environnement sûr. »
Le ministre des Sports a ajouté que la question sera très prochainement discutée par le gouvernement avec le comité national olympique sud-coréen. Il a également suggéré qu’il n’était désormais plus certain que la délégation sud-coréenne effectue un stage de préparation au Japon avant le début des Jeux de Tokyo 2020.
Les craintes de Séoul semblent très exagérées, voire totalement fantaisistes. Difficile, en effet, d’imaginer les organisateurs japonais servir aux athlètes du monde entier des produits présentant un risque, même infime, de contamination. L’an prochain, le village olympique sera comme toujours l’un des endroits les plus sûrs au monde.
Ironie de l’histoire : selon certaines organisations, dont l’ONG internationale Safecast, le niveau de radiation à Séoul se révèle légèrement supérieur à celui mesuré à Tokyo.
Il n’empêche, la Corée du Sud semble déterminée à porter l’affaire en haut lieu. Lee Mi-jin, le chef de presse du comité olympique sud-coréen, a confié que Séoul avait demandé à faire examiner la nourriture servie au village des athlètes par une organisation environnementale, Greenpeace par exemple.
Lee Mi-jin a également précisé que le comité national olympique envisageait de prévoir pour la délégation sud-coréenne une cafétéria séparée, au sein du village olympique, afin d’être certain que les athlètes ne consomment pas la moindre nourriture en provenance de Fukushima.
De son côté, le comité d’organisation des Jeux de Tokyo 2020 a confirmé, mardi 20 août, que le comité national olympique sud-coréen avait en effet envoyé un courrier pour exprimer son inquiétude quant à la possibilité que des produits cultivés dans la préfecture de Fukushima soient servis aux athlètes du village olympique.
« Nous y répondrons en conséquence », a sobrement déclaré Toru Kobayashi, le directeur des services aux comités nationaux olympiques de l’équipe de Tokyo 2020. Une réponse très diplomatique pour une polémique qui ne l’est pas moins.