Rien n’est encore joué dans la course aux Jeux d’été en 2032. Mais un camp semble avoir pris un sérieux avantage. Thomas Bach lui-même le reconnaît : le projet australien du Queensland présente toutes les garanties. Il n’est pas encore vainqueur, mais s’affiche comme l’immense favori.
Une délégation du Queensland a rendu visite au président du CIO, mardi 10 septembre, au nouveau siège de l’organisation olympique à Lausanne. Elle était conduite par Annastacia Palazczuk, la Première ministre de l’état du nord-est de l’Australie. A ses côtés, John Coates, le président du comité olympique australien, par ailleurs membre du CIO et, surtout, principal artisan de la réforme récente du processus de sélection des futures villes olympiques.
A l’heure du déjeuner, Thomas Bach et Annastacia Palazczuk ont fait table commune. Un tête à tête courtois, voire très constructif.
Le dirigeant allemand n’a pas retenu ses louanges au moment de résumer l’échange, puis surtout de peser les chances du dossier australien, construit autour de la ville de Brisbane. « Il est non seulement impressionnant, mais aussi très nouveau, à ce stade précoce du processus, de voir toutes les parties prenantes réunies derrière ce projet olympique et derrière le sport en Australie », a commenté le dirigeant allemand en référence à la présence, dans la délégation du Queensland, d’un représentant du gouvernement fédéral, Ted O’Brien, et d’un autre du Conseil des maires de l’état, Mark Jamieson.
Le président du CIO a poursuivi : « Il est logique de dire que ce projet possède tous les ingrédients pour faire une candidature gagnante. La balle est dans votre camp, pour analyser cette information et voir ce qu’elle signifie pour vous avant de prendre une bonne décision. »
Thomas Bach a également laissé entendre que si le projet australien était en place, sans doute dès le début de l’année prochaine, le CIO pourrait être en mesure de désigner l’hôte des Jeux de 2032 nettement avant la période habituelle de 7 ans avant l’événement. Une façon habile de signifier aux Australiens qu’ils ont les cartes en main, tout en prévenant la concurrence (Allemagne, Indonésie, Inde, Argentine, Corée unifiée…) de ne pas traîner en route.
Commentaire avisé de John Coates : « L’équipe du CIO n’aurait pas pu être plus utile, car elle a su nous apporter un aperçu précis de l’orientation du mouvement olympique, du financement des Jeux et des risques et opportunités que le Queensland devrait considérer. Nous avons senti une forte reconnaissance de l’expertise australienne et des avantages considérables que les Jeux pourraient apporter au Queensland. »
Sur le papier, le dossier australien semble très solidement ficelé. Il s’appuie sur un dispositif où 85 % des installations sont déjà existantes. Il anticipe un héritage des Jeux de 2032 en matière de transport dans le sud-est de l’état. Un stade olympique de 80.000 places serait construit à Brisbane. Un deuxième village des athlètes sortirait également de terre, également à Brisbane, en plus du complexe utilisé pour les Jeux du Commonwealth en 2018 à Gold Coast.
Sa visite à Lausanne bouclée avec le sourire, la délégation du Queensland doit prendre la route de Paris, pour une étape de deux jours. Les Australiens seront accueillis, ce mercredi 11 septembre et jeudi 12, par le COJO Paris 2024.
Mais le déplacement parisien se fera sans Annastacia Palaszczuk. La Première ministre du Queensland a annulé sa rencontre avec l’équipe parisienne. Elle a choisi de rentrer plus tôt en Australie. Une façon de répondre à ses opposants politiques, prompts à lui reprocher son escapade olympique au moment où sa région est dévastée par les incendies.