Grand jour pour Paris 2024. Grand jour, surtout, pour Dakar 2022. Tony Estanguet, le patron du COJO des Jeux d’été dans la capitale française, doit parapher ce mercredi 18 septembre un accord de coopération avec Mamadou Diagna Ndiaye, son homologue des Jeux de la Jeunesse d’été au Sénégal. Les deux hommes sont membres du CIO. Le second ajoute à ses casquettes la présidence du comité national olympique.
La signature est annoncée pour l’heure du déjeuner, à Dakar, dans un salon de l’hôtel Pullman. Elle se veut historique.
Pour Paris 2024, l’exercice n’est pas inédit. L’équipe parisienne s’y est déjà essayé à deux reprises. En juillet 2018, avec une première convention de coopération, signée à Tokyo avec les organisateurs des Jeux de 2020. Puis en avril dernier, à l’INSEP, avec l’équipe des Jeux de la Jeunesse 2020 à Lausanne. Pour les Sénégalais de Dakar 2022, en revanche, la démarche constitue une première.
Pour l’occasion, la visite au Sénégal de la délégation parisienne a pris des allures d’affaire d’état. En tête de cortège, au côté de Tony Estanguet, la ministre française des Sports, Roxana Maracineanu. Tout près, le président du CNOSF, Denis Masseglia, et le directeur de l’Agence française de développement (AFD), Rémy Rioux.
Un rang plus loin, un boxeur, Souleymane Cissokho. Originaire du Sénégal, il a remporté sous les couleurs de la France une médaille de bronze aux Jeux de Rio en 2016. Le trait d’union parfait entre les deux pays. Au lendemain de la signature de l’accord de coopération, il enfilera les gants dans un gymnase de Dakar, pour une « séquence boxe » avec le Français Souleymane Mbaye, ex champion du monde WBA de super-welters.
La cérémonie de signature bouclée, la troupe franco-sénégalaise se rendra en délégation chez le président de la République, Macky Sall. Pour le chef de l’Etat, l’affaire est d’importance. Il avait fait le voyage vers Buenos Aires, en octobre dernier, pour soutenir la candidature de son pays aux Jeux de la Jeunesse 2022 à l’occasion de la session du CIO. Le Sénégal était en concurrence avec le Botswana, le Nigéria et la Tunisie.
Selon la version officielle, cette convention de collaboration doit faire de Paris 2024 le « coordinateur de l’Alliance « Dioko / Dakar 2022 », une opération inédite et originale initiée par la France. » Elle a pour objectif annoncé de contribuer au succès des Jeux de la Jeunesse 2022, les premiers de l’histoire organisés en Afrique.
Comment ? Par un partage des ressources. Il doit s’articuler autour de quatre thématiques : les infrastructures sportives, le sport de haut niveau, la livraison des Jeux, et enfin l’héritage et l’engagement. Difficile de faire plus vaste.
Au passage, la France en profite pour rapprocher le COJO Paris 2024 et l’Agence française de développement (AFD). La signature de ce jour, au Sénégal, doit même marquer le début de leur aventure commune. A travers ses outils financiers et d’expertise, l’AFD va contribuer à étendre l’héritage de Paris 2024 au-delà des frontières françaises. La collaboration entre les deux parties sera officialisée en fin d’année 2019.
Paris 2024 n’en restera pas à ces trois conventions internationales. Attentif à respecter les résolutions du CIO, le COJO enrichira dans les prochains mois son catalogue de partenaires sur la carte du monde en se rapprochant des Chinois des Jeux d’hiver de Pékin 2022 et des Britanniques des Jeux du Commonwealth de Birmingham 2022.