La course aux Jeux d’été en 2032 n’est pas encore lancée. Elle pourrait même ne jamais vraiment débuter officiellement, le CIO se réservant désormais le droit de choisir le vainqueur au moment où il le souhaite. Mais la liste des possibles postulants affiche un équilibre géopolitique que le mouvement olympique n’a plus observé depuis longtemps.
Après l’Australie pour le continent océanien, l’Indonésie, l’Inde et la Corée pour l’Asie, l’Argentine pour l’Amérique du Sud, l’Europe pourrait à son tour être présente au casting.
Préparée depuis l’an passé, la candidature de la région allemande de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a pris en début de semaine une nouvelle dimension. Certes, elle s’écrit encore au conditionnel, comme toutes les autres. Mais le Premier ministre du land allemand, Armin Laschet (CDU), l’évoque désormais sans cacher son impatience.
Baptisé Rhin-Rhur 2032, le projet allemand a été présenté lundi 21 octobre, à Berlin, par Armin Laschet et Michael Mronz, son directeur sportif. La vision des deux hommes s’affiche comme un subtil alliage entre les passages obligés imposés par le CIO et son Agenda 2020, et une touche d’innovation qui la distingue de la concurrence.
Dans la première catégorie, l’inévitable concept de Jeux à faibles coûts, construits autour d’équipements existants. Armin Laschet a insisté : « 90% des sites de compétition existent déjà dans la région. Ils sont fréquentés actuellement chaque semaine par des centaines de milliers de pratiquants. Ils le seront encore après les Jeux. Le contribuable n’aura pas à payer l’addition. » Refrain connu.
Le projet allemand se veut durable. Selon ses leaders, il s’inspire des Jeux de Munich 1972 pour la question du transport, de Barcelone 1992 pour l’impact de l’événement sur la qualité de vie des habitants, et enfin de Londres 2012 pour la réussite du plan d’urbanisation de l’est de la capitale anglaise.
L’innovation ? Elle tient en un chiffre, 14, comme le nombre de villes impliquées dans le dossier Rhin-Rhur 2032. Présenté comme une initiative régionale, le concept allemand s’appuie sur un dispositif où la carte des sites épouserait les contours du land le plus peuplé du pays. Lundi 21 octobre, les représentants des 14 villes concernées étaient présents aux côtés d’Armin Laschet et Michael Mronz. Parmi eux, les maires de Cologne, Düsseldorf, Bonn, Dortmund et Duisbourg.
A ce jour, rien n’est encore acquis. L’équipe de Rhin-Rhur 2032 se donne « entre 6 et 8 mois » pour présenter un dossier chiffré, avec un budget et une répartition des dépenses. Il lui faudra ensuite obtenir le feu vert du comité national olympique allemand (DOSB).
Mais Armin Laschet en appelle déjà au reste du pays pour soutenir le projet. Il évoque l’importance d’un « élan national » derrière la candidature. Surtout, il repousse sans retenue l’éventualité d’une concurrence venue de l’intérieur.
« Berlin ? Pour 2032, je ne crois pas, suggère le Premier ministre de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Et certainement pas pour 2036. » Difficile, en effet, d’imaginer la capitale se lancer dans une candidature 100 ans après les Jeux de 1936, entrés dans l’histoire comme un événement de propagande nazie.
Armin Laschet avoue ne pas s’attendre à un nouvel essai de la ville d’Hambourg, arrêtée en pleine course par un référendum au début de la campagne pour les Jeux en 2024. Il assure également avoir déjà obtenu la promesse d’un soutien de la Bavière, ce qui semble exclure une candidature de Munich. Le terrain est dégagé. Au moins en Allemagne.