Le CIO a gagné la bataille de Tokyo. Engagée dans un bras de fer avec l’institution olympique, la gouverneure de la capitale japonaise, Yuriko Koike, a préféré rendre les armes. Elle a annoncé vendredi 1er novembre avoir accepté la décision de délocaliser le marathon et les épreuves de marche à Sapporo, dans le nord du pays.
« Nous ne pouvons pas être d’accord avec le CIO, mais nous ne bloquerons pas cette décision », a-t-elle déclaré au terme d’une réunion avec les envoyés de Lausanne et les organisateurs des Jeux de 2020. La gouverneure de Tokyo se résigne, mais elle ne fait pas mystère de son mécontentement. « En d’autres termes, c’est une décision sans accord », a-t-elle résumé.
Le CIO a gagné. John Coates l’a suggéré du bout du lèvres, sans s’autoriser un geste de vainqueur. « Je pense qu’il est maintenant clair que nous avons une acceptation de cette proposition », a-t-il estimé vendredi, avant de préciser que le CIO s’était engagé avec le gouvernement de la ville de Tokyo et les organisateurs de Tokyo 2020 pour qu’aucun autre événement ne soit déplacé.
Il a également promis que le coût de la délocalisation du marathon et de la marche ne serait pas imputé aux Japonais. Le contraire aurait rouvert les hostilités.
Une victoire, donc. Au moins en apparence. Dans les faits, la décision du CIO ne satisfait pas grand monde, sinon la ville de Sapporo, héritière d’une part des Jeux sans avoir fait grand-chose pour le mériter.
Dans la communauté des marcheurs et des marathoniens, la perspective de voir les compétitions olympiques se dérouler à plus de 800 km au nord du stade olympique fait des mécontents.
Sixième au 20 km des Jeux de Rio 2016, le Britannique Tom Bosworth a écrit sur son compte Twitter : « Une expérience olympique, c’est toute une vie d’entraînement. Il arrive qu’on la vive une seule fois. Des années de préparation, de rêve, de travail, et au moment où l’événement approche, apprendre que l’épreuve est déplacée à l’autre bout du pays… Tout cela, pour des raisons qui ne semblaient pas poser de problème une année auparavant. »
Précision : la température relevée à Sapporo le 2 août 2019, une année pile avant la date prévue du marathon féminin des Jeux de Tokyo, était de 34°. Dans la capitale japonaise, le même jour, le mercure était monté seulement 1 degré plus haut.
Selon le site japanrunningnews, World Athletics et les autres acteurs du dossiers n’ont pas attendu le renoncement de la gouverneure de Tokyo pour plancher sur le nouveau scénario. Deux options sont à l’étude. Elles prévoient toutes les deux de compresser les cinq épreuves (marathon hommes et femmes, 20 km marche hommes et femmes, 50 km hommes) en trois jours.
Dans la première option, les deux 20 km marche se dérouleraient le 7 août, le 50 km marche serait disputé le lendemain, les deux marathons seraient regroupés le 9 août, dernier jour des Jeux de Tokyo.
Le second scénario propose de réunir les cinq épreuves du 27 au 29 juillet, ou du 28 au 30 juillet. Les deux marathons seraient organisés le même jour. Avec cette option, les cinq épreuves hors stade seraient disputées avant le début des compétitions d’athlétisme au stade olympique de Tokyo. Une première.
En revanche, pas de changement en vue pour les Jeux paralympiques. Andrew Parsons, le président de l’IPC, l’a précisé depuis Tokyo : le marathon restera à Tokyo, le 6 septembre 2020. Tout juste sera-t-il avancé d’une demi-heure, avec un départ désormais prévu à 6 h 30.