Le mouvement olympique réserve parfois son lot de surprises. Depuis sa création en février 2013, FrancsJeux en a été régulièrement le témoin. Il les a racontées, les bonnes comme les mauvaises. Aujourd’hui, la capacité du mouvement sportif international à surprendre nous touche directement. Et la surprise est réjouissante.
Lundi 28 octobre, nous annoncions en page d’accueil la fin prochaine de l’aventure. Faute d’avoir pu trouver des ressources et des soutiens pour continuer, FrancsJeux s’apprêtait à tirer le rideau sur une expérience éditoriale longue de presque 7 ans. Avec regret mais sans amertume.
Aujourd’hui, l’arrêt du site n’est plus d’actualité. FrancsJeux vivra. Il continuera à couvrir au quotidien, semaine après semaine, l’actualité du mouvement sportif international, ses institutions, ses acteurs et ses événements. Il poursuivra sa mission d’information, en français, attaché à analyser ses enjeux et décrypter son évolution.
Tout est allé très vite. Dès l’annonce d’un « dernier tour de piste avant la clôture », les réactions ont été nombreuses dans l’univers olympique. Elles sont venues de France, Suisse, Belgique, Etats-Unis, Japon, Grande-Bretagne… Certaines ont exprimé leur regret de voir le site francophone quitter ainsi le paysage médiatique. D’autres ont manifesté leur volonté de nous accompagner dans la recherche d’une solution pour empêcher un tel scénario.
A Lausanne, au Forum des fédérations internationales, plusieurs acteurs majeurs du mouvement olympique ont pris l’initiative d’organiser la mobilisation. Michel Filliau, conseiller du secrétaire général de la FIBA, Jacques Fontaine, le président de World Squash, Claude Azema, son homologue de la Confédération mondiale des sports boules, ont été parmi les plus actifs. Sans eux, rien n’aurait été possible.
Plusieurs options ont été à l’étude. L’une d’elles s’est rapidement révélée la plus pertinente. Elle se traduit par un rapprochement stratégique et commercial entre FrancsJeux et Olbia Conseil, dirigée par Thomas Remoleur et Benjamin Carlier. L’agence parisienne s’engage à nos côtés, notamment sur le plan financier. Elle en assume le risque. Les deux entités seront associées dans un projet commun. Il devrait garantir non seulement la survie du site, mais surtout sa pérennité et son avenir au cours de la prochaine olympiade.
Le pire a été évité, mais l’essentiel reste à venir : la concrétisation des nombreuses propositions de soutien exprimées au sein du mouvement sportif international depuis lundi 28 octobre. Un comité de soutien est en cours de création. Plusieurs acteurs publics et privés nous ont déjà assuré de leur participation.
A moins de 5 ans des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, FrancsJeux a besoin de gagner encore en souffle et en muscles pour jouer un rôle majeur dans la préparation de l’événement. Il a besoin de moyens.
Sans le vouloir, et sans l’avoir anticipé, FrancsJeux a révélé au cours des 10 derniers jours la force et la solidarité de la francophonie sportive. Aujourd’hui, plusieurs de ses acteurs expriment leur satisfaction de voir l’aventure se poursuivre jusqu’à la fin de l’actuelle olympiade, puis au cours de la prochaine.
Tony Estanguet, le président de Paris 2024, le confie : « Je suis très heureux qu’un média comme FrancsJeux continue d’exister et de traiter, avec le même souci d’indépendance et de précision, toute l’actualité liée au mouvement sportif international. A l’heure où la France se prépare à accueillir les Jeux d’été à Paris en 2024 après un siècle d’attente, il est essentiel qu’un média francophone, de référence sur les sujets olympiques et paralympiques, puisse contribuer au développement de la francophonie sur la scène sportive internationale. La pluralité et la diversité d’opinion de la presse, qu’elle soit papier ou web, est une richesse que nous nous devons d’encourager. »
Même satisfaction pour Jacques Fontaine, le président de World Squash, mobilisé dès le premier jour pour la survie du site : « En ma qualité de président français d’une fédération internationale, je ne peux que me réjouir que le seul média électronique francophone traitant du sport à l’international puisse poursuivre sa mission. »
Claude Azema, le président de la Confédération mondiale des sports boules, exprime le même soulagement de voir l’aventure se poursuivre : « Je suis doublement heureux que l’initiative que nous avons prise en urgence, la semaine passée au Forum des fédérations internationales à Lausanne, ait éveillé autant d’intérêt et abouti aussi vite à un premier résultat encourageant. Je suis prêt à poursuivre sur la lancée pour assurer l’avenir de FrancsJeux. »
Pour Valérie Fourneyron, l’ancienne ministre française des Sports, aujourd’hui présidente de l’Agence de contrôle internationale antidopage, le site doit conserver sa place dans l’univers médiatique : « FrancsJeux occupe une place de choix pour informer la communauté francophone de l’actualité sportive internationale. Présidente d’une organisation internationale, l’ACI, je peux attester de la pertinence d’un tel média au moment où la France va être au coeur de la prochaine olympiade. »
Denis Masseglia, le président du comité olympique français, compte lui aussi parmi les personnalités ayant exprimé très tôt leur volonté d’accompagner FrancsJeux dans sa recherche d’une solution durable : « En tant que président du CNOSF et secrétaire général de l’Association francophone de comités nationaux olympiques (AFCNO), je me réjouis pleinement que FrancsJeux poursuive son histoire. Sa présence dans l’univers du sport international et de l’olympisme est importante pour le rayonnement de la lange française. »
Bernard Giudicelli, le président de la Fédération française de tennis (FFT), a rejoint lui aussi la mobilisation des acteurs institutionnels : « En ma qualité de président de la FFT et de vice-président de la Fédération internationale de tennis (ITF), je réitère l’attachement du monde du tennis à FrancsJeux et me réjouis qu’une vaste mobilisation s’engage pour lui permettre de continuer à nous informer avec professionnalisme sur les enjeux et l’actualité du monde olympique international et francophone. »
La disparition annoncée du site n’a pas seulement alerté le mouvement sportif. Le secteur privé manifeste lui aussi son soutien. Pour Philippe Robert, le président de Be Sport, la plateforme sociale de l’univers sportif, désormais engagée aux côtés du CNOSF, « FrancJeux est un média de qualité sur un sujet majeur, un véritable outil de rayonnement pour la France à l’international et pour toutes ses entreprises. Les sportech françaises ont forcément tout intérêt à participer à la continuité de ce projet. »
Même soutien de la part de Gaëlle Doublet, la présidente de la société Doublet, l’historique entreprise nordiste présente aux Jeux depuis plusieurs olympiades : « Le développement international est un enjeu central pour de très nombreuses entreprises du sport en France. L’existence d’un média francophone spécialiste du mouvement sportif international y participe. »
Anthony Bloch, le directeur général de Bloch Consulting, un cabinet de recrutement et de solutions RH pour le sport business, exprime la même satisfaction de voir l’aventure se poursuivre : « Nous nous réjouissons de voir perdurer ce trait d’union essentiel entre les femmes et les hommes de culture francophone engagés au sein du mouvement sportif international. »
La clôture n’est pas pour demain. La flamme brûle encore.