Superbe choix. Les organisateurs des Jeux de Tokyo 2020 ont levé un coin du voile sur l’identité des premiers relayeurs de la flamme olympique. L’annonce était très attendue. Elle ne devrait décevoir personne.
Le « Grand départ » du parcours, prévu le 26 mars 2020 au centre national d’entraînement du J-Village à Fukushima, sera effectué par les joueuses de l’équipe nationale féminine de football, championnes du monde en 2011.
Surnommée Nadeshiko (œillet), l’équipe féminine est entrée doublement dans l’histoire. Elle a été la première formation asiatique à remporter une Coupe du Monde de la FIFA, grâce à sa victoire aux tirs au but face aux Etats-Unis. Surtout, son succès est intervenu quatre mois seulement après la catastrophe nucléaire de Fukushima.
Une année après leur triomphe au Mondial en Allemagne, les Japonaises ont décroché la médaille d’argent aux Jeux de Londres 2012. Elles ont également été finalistes du Mondial 2015, battues par les Etats-Unis pour le titre.
Difficile de trouver meilleur choix pour débuter le long parcours de la flamme olympique dans l’archipel japonais. Le communiqué de Tokyo 2020 ne s’y trompe pas : « L’esprit combatif dont l’équipe a fait preuve pendant la Coupe du Monde a inspiré tellement de gens frappés par le tremblement de terre du grand est du Japon, survenu quelques mois plus tôt. »
Les organisateurs japonais n’ont pas précisé laquelle des joueuses japonaises aurait le privilège de porter la première le flambeau venu de Grèce, avant de le transmettre à ses coéquipières. Mais ils ont annoncé que l’ex coach de l’équipe, Norio Sasaki, avait lui aussi été convié à participer au relais lors de son départ de Fukushima.
Au cours de la même annonce, mardi 17 décembre, les organisateurs des Jeux de Tokyo 2020 ont présenté le parcours détaillé du relais de la flamme. Il doit durer 121 jours, traverser les 47 préfectures du Japon et visiter 858 villes ou villages.
La flamme olympique passera la première semaine, à partir du 26 mars, dans les trois préfectures dévastées par le tremblement de terre, le tsunami et la catastrophe nucléaire en 2011.
Lorsqu’il ne sera pas porté par un relayeur, le flambeau voyagera en train, bateau, téléphérique ou même en calèche. Dans la préfecture d’Iwate, il empruntera la ligne de chemin de fer de Sanriku Rias, détruite par la catastrophe de 2011 mais entièrement reconstruite.
A trois reprises durant le parcours, dans la ville d’Usuki, la préfecture d’Oita et le parc de la Paix à Hiroshima, les porteurs de la flamme se mettront à l’eau en utilisant une technique de natation traditionnelle des samouraïs.
La relayeurs seront informés de leur sélection dans la journée du 25 décembre. Mais l’équipe de Tokyo 2020 a laissé filtrer une poignée de noms, présentés comme les plus symboliques d’un parcours censé raconter l’histoire du Japon et rendre hommage aux victimes de la catastrophe du mois de mars 2011.
A Fukushima, Takayuki Ueno sera invité à porter le flambeau pour un relais. Neuf ans plus tôt, ce Japonais a perdu ses parents et ses deux enfants dans le tremblement de terre.
A Hiroshima, le même privilège reviendra Shoji Tomihisa, l’un des nombreux centenaires japonais. Agé aujourd’hui de 102 ans, il a battu en 2017 le record national du 60 m dans la catégorie des plus de 100 ans. Shoji Tomihisa compte parmi les derniers survivants du bombardement atomique américain sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945.