Heureux timing. La prochaine olympiade débutera, en France, par les championnats d’Europe d’athlétisme 2020 à Paris (25 au 30 août). L’élite continentale du premier sport olympique s’installera dans la capitale, au stade Charléty, pour le premier Euro de l’histoire organisé dans la foulée des Jeux d’été. Difficile d’imaginer meilleure façon de lancer l’olympiade de Paris 2024.
A 250 jours de l’ouverture, la billetterie dépasse les attentes, le programme des épreuves a été validé et le comité d’organisation a annoncé une série de nouveautés. Jean Gracia, son président, l’a expliqué à FrancsJeux.
FrancsJeux : Les championnats d’Europe 2020 à Paris seront les premiers organisés après les Jeux olympiques. Est-ce un atout ou un handicap pour assurer leur succès populaire ?
Jean Gracia : A l’évidence, un atout. Nous avions fixé comme objectif, en termes budgétaires, de remplir le stade Charléty (12.000 spectateurs en configuration Euro d’athlétisme) à 50% pour les sessions du matin et à 80% pour celles de l’après-midi. Nous nous situons aujourd’hui 30% en avance sur notre tableau de marche. La vente des places a débuté le 25 septembre pour la famille de l’athlétisme, puis le 25 octobre pour le grand public. Au train où se vendent les billets, nous pourrions nous retrouver dans la situation où toutes les places seraient vendues avant le début de l’événement pour les sessions de l’après-midi. Pourtant, nous n’avons pas encore débuté la campagne de promotion. A ce stade, elle est seulement digitale. Plus d’un quart des billets (26%) a été vendu à des spectateurs étrangers, les quatre pays les plus demandeurs étant l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Belgique et la Norvège.
Comment a été constitué le comité d’organisation ?
Il est composé d’un mélange de salariés, de contractuels et de bénévoles. Dans la première catégorie, nous avons sollicité des employés de la Fédération française d’athlétisme (FFA), détachés pour certains depuis le mois de septembre 2018, et recruté des compétences extérieures à l’athlétisme mais formées aux événements sportifs, venues par exemple du Tour de France ou du Mondial féminin de football 2019.
Les championnats d’Europe 2020 à Paris feront-ils sortir l’athlétisme du stade, comme le souhaitent aujourd’hui les institutions de la discipline, dont World Athletics et European Athletics ?
Prévoir certaines épreuves en dehors du stade fait désormais partie du cahier des charges. Nous allons le faire pour les qualifications du saut en longueur et pour les cérémonies de remise des médailles. Elles se dérouleront sur la place du Trocadéro, face à la Tour Eiffel. En moyenne, 7.000 personnes par jour fréquentent ce lieu emblématique de Paris, tout au long de l’année. La mairie de Paris mettra à notre disposition un aménagement du site. Nous pourrons ainsi toucher un public a priori étranger à l’athlétisme. Le semi-marathon se déroulera également dans Paris, avec un départ et une arrivée sur le Pont d’Iéna, face à la Tour Eiffel. Le même jour, dimanche 30 août, le public pourra participer à un 10 km open, disputé sur un parcours identique. Enfin, la place du Trocadéro accueillera un « Festival athlé », où le sport se mêlera à la musique, avec un espace découverte et initiation aux disciplines.
Comment avez-vous composé le programme des épreuves ?
Nous avons innové en plaçant le décathlon en fin de compétition. Le 1500 m de cette discipline sera la toute dernière épreuve des championnats d’Europe. Nous l’avons fait pour Kevin Mayer, le recordman du monde. Le tour d’honneur des décathloniens, après le 1.500 m, sera la note finale de la compétition. Mais nous avons aussi tenu compte de la demande de certains athlètes au moment de composer le programme. Le Norvégien Karsten Warholm, notamment, souhaite doubler 400 et 400 m haies. Nous avons répondu à sa volonté en lui permettant de relever le défi.
Les championnats d’Europe 2020 sauront-ils respecter les exigences de développement durable du mouvement olympique ?
Pour la première fois, les athlètes pourront se rendre à pied depuis leur village jusqu’au lieu de compétition. Ils seront logés à la Cité universitaire de Paris, située en face du stade Charléty. Ils auront une seule rue à traverser pour aller au stade. Elle sera rendue piétonne le temps des championnats d’Europe. Les hôtels des médias étant situés à la Porte d’Orléans, les journalistes pourront utiliser le tramway pour venir au stade. Nous pourrons ainsi au réduire au strict minimum la circulation de navettes.
L’événement portera-t-il la marque des Jeux de Paris 2024 ?
Il sera le premier événement sportif majeur à Paris de la nouvelle olympiade. Nous allons inaugurer cette olympiade. Nous allons travailler avec le COJO Paris 2024 pour donner aux championnats d’Europe une dimension résolument olympique.