Un événement ? L’avenir répondra. Mais une chose est sûre : la première édition de la Global Sports Week, organisée cette semaine à Paris (5 au 7 février), s’annonce fastueuse. Un lieu grandiose, le Carrousel du Louvre, un casting d’intervenants doré sur tranche, 1.300 participants issus de 70 pays, 300 entreprises représentées et 66 partenaires privés et institutionnels.
A deux jours des premiers échanges et débats, FrancsJeux a sondé son président et co-fondateur (avec Laurent Damiani et Arnaud Drijard), Lucien Boyer (photo ci-dessus), sur l’identité, l’ambition et la vision de la Global Sports Week de Paris. Interview.
FrancsJeux : Pourquoi avoir décidé d’organiser maintenant, en 2020, cette première édition de la Global Sports Week ?
Lucien Boyer : La période est particulièrement propice, avec la perspective des Jeux de Paris 2024. La nouvelle décennie va être marquée par un rôle accru de la France dans le mouvement sportif international. Les regards du monde entier vont se tourner vers Paris dès la fin des Jeux de Tokyo 2020, et plus encore à partir de l’an prochain. Il nous a semblé que le début de l’année 2020 pouvait être le bon moment pour installer notre événement. Avant, la capitale française était sans doute un peu moins légitime que Londres, par exemple, pour réunir tous les ans à la même époque les leaders du mouvement sportif et les personnalités les plus influentes de son évolution.
Un tel événement manquait-il à Paris, où les grandes rendez-vous du mouvement olympique (sessions du CIO, SportAccord, assemblée générale de l’ACNO) ont cessé depuis longtemps de faire étape ?
Certainement. La France a accueilli certains des plus grands événements sportifs internationaux, mais elle ne parvenait pas à s’imposer comme un lieu d’influence. Paris méritait mieux. Il n’y avait aucune raison de laisser les choses en l’état. Il faut profiter des Jeux de 2024 pour changer la position de Paris. L’influence et l’expertise françaises étaient reconnues, mais il manquait un lieu où rassembler les acteurs du mouvement.
La Global Sports Week peut-elle devenir un concurrent à SportAccord ?
Nous ne jouons pas du tout le jeu de la concurrence. Nous cherchons plutôt à croiser les différentes facettes de l’univers sportif international, traitées par ailleurs dans les rendez-vous existant : SportAccord pour la gouvernance, Sportel pour les droits sportifs, Leaders pour le business du football… La Global Sports Week ambitionne de devenir un carrefour où tout le monde pourra se retrouver : le mouvement olympique, mais aussi la F1, la voile au large, la sphère économique…
Quelle identité souhaitez-vous lui donner, pour la distinguer dans un paysage déjà très occupé ?
Je le répète, nous voulons devenir un carrefour, un lieu où pourront se côtoyer des gens et des univers souvent éloignés les uns des autres. Nous avons un volet innovation, où vont se croiser les start-up et les investisseurs. La société civile est également présente. Nous ouvrons aussi la porte à la culture : musique, jeux vidéo, cinéma… A terme, nous souhaitons agréger le sport santé et l’éducation. Un autre point essentiel est le croisement des générations. Nous avons invité une cinquantaine de jeunes âgés de 18 à 25 ans, les « Young Sport Makers », venus du monde entier. Ils représentent une génération au cœur de la pratique du sport.
La Global Sports Week est placée sous le haut patronage du chef de l’Etat, Emmanuel Macron. Pourquoi l’avoir associé ?
Emmanuel Macron est très international et multilatéral. Son patronage nous a aidés à convaincre certains leaders mondiaux de venir à Paris. Mais, par son soutien, il montre aussi l’importance du sport dans le rayonnement de la France et les idées que le pays peut défendre quant à la place du sport dans la société.
Quelle vision avez-vous aujourd’hui de cet événement ? Sera-t-il amené à s’installer durablement dans le paysage ?
Les choses sont claires : notre modèle économique est construit sur une période de 5 ans. Cela nous semble la durée minimum pour installer un tel rendez-vous. Il sera très intéressant de dresser un premier bilan en 2025, mais avec la volonté de voir plus loin. Nous voulons que le mouvement sportif international prenne l’habitude de venir à Paris, tous les ans à la même époque, pour comprendre les enjeux du sport et son évolution. A terme, nous pourrions imaginer des petites sœurs à la GSW, à Los Angeles et en Asie. Mais le rendez-vous principal restera à Paris.