Le COJO Paris 2024 a choisi la Global Sports Week, organisée cette semaine dans la capitale française (5 au 7 février), pour se donner une allure internationale. Subtil timing : Tony Estanguet et son équipe déploient un nouveau volet de leur stratégie, tourné cette fois vers l’étranger, au moment où le mouvement olympique se retrouve au Carrousel du Louvre.
Il prend la forme d’un accord de coopération entre Paris 2024 et l’Agence française de développement (AFD). Le document est signé ce jeudi en milieu de matinée, dans le cadre de la Global Sports Week. Sophie Lorant, la directrice des relations internationales du comité d’organisation des Jeux en 2024, en a expliqué à FrancsJeux la nature, le contenu et la vision.
FrancsJeux : En quoi consiste l’accord de coopération signé ce jeudi entre Paris 2024 et l’AFD ?
Sophie Lorant : Il s’agit d’un accord inédit. Jamais, dans l’histoire des Jeux, un comité d’organisation n’avait été associé formellement avec une banque de développement. Son objectif est d’initier et soutenir des projets sportifs tournés vers le développement durable. Un organisme comme l’AFD a vocation à financer des équipements et des infrastructures dans un grand nombre de pays dans le monde : écoles, puits, hôpitaux… Pour la première fois, elle associera à cette activité une dimension sportive.
Concrètement, que prévoit cet accord ?
L’accord signé ce jeudi est orienté vers trois directions : la France, l’international et l’expertise. Sur le plan international, le plus innovant, il prévoit trois actions. La première débute dès cette année. Elle consiste à réunir une promotion de 24 athlètes, tous porteurs d’un projet ayant un impact sur le développement et la durabilité. Huit d’entre eux seront français, les 16 autres seront issus de pays prioritaires de la coopération française, africains pour l’essentiel. La promotion sera composée de 12 garçons et 12 filles. Ils seront soutenus financièrement par l’AFD, avec une dotation globale de 700.000 euros pour la période 2020-2023. Cette aide leur permettra de concrétiser leurs projets.
Quelles sont les autres actions prévues dans l’accord de coopération ?
La deuxième action est un appel à projets lancé par Paris 2024 et l’AFD, à destination des comités nationaux olympiques, des fédérations, des ONG ou des associations, pour des initiatives où le sport est mis en avant. Les projets peuvent concerner l’égalité homme/femme, l’intégration, le handicap… Il sera lancé en 2021, pour un financement jusqu’en 2023. L’enveloppe globale se monte à 3 millions d’euros. Enfin, la troisième action est dirigée vers les collectivités territoriales ayant obtenu le label « Terre de Jeux 2024 », porteuses d’un projet de coopération décentralisée en lien avec le sport. Elles pourront obtenir un financement allant de 200.000 à 1,5 million d’euros.
A qui revient l’initiative d’un tel rapprochement entre Paris 2024 et l’AFD ?
Nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises. Et il est très vite apparu que nous avions la même volonté de laisser un héritage des Jeux de Paris 2024 hors de nos frontières. Cela a même sonné comme une évidence. Le sport n’est pas vraiment dans la culture de l’AFD, mais elle en avait l’envie de s’y investir. Avec cet accord, nous lui donnons un cadre et une direction. Il faut rappeler qu’Emmanuel Macron a exprimé son souhait que l’AFD s’ouvre vers le sport. Il en a même fait une priorité.
En quoi un tel accord peut-il contribuer à assurer l’héritage des Jeux de Paris 2024 ?
Le COJO disparaîtra après la fin des Jeux de 2024, mais l’AFD existera toujours. En travaillant ensemble sur des projets liés au sport, nous faisons en sorte que la démarche et la dynamique lancées au cours des prochaines années perdurent au-delà de l’événement.
La préparation et l’organisation des Jeux de la Jeunesse 2022 à Dakar sont-elles concernées par cet accord de coopération ?
Complètement. Le COJO Paris 2024 a signé l’an passé un accord de coopération avec les Jeux de la Jeunesse 2022 à Dakar. L’AFD va participer au financement des infrastructures des JOJ. Nous allons coordonner le soutien et les efforts français pour la préparation de ce premier événement olympique organisé en Afrique. Les deux accords se rejoignent.