C’était attendu : les organisateurs des Jeux de Tokyo 2020 ont pris leurs distances, mercredi 26 février, avec les propos du Canadien Dick Pound, le doyen du CIO, sur une possible annulation de l’événement olympique et paralympique. Le contraire aurait été très surprenant.
La mise est point est venue d’en haut. Pas tout à fait au sommet, mais au deuxième étage du comité d’organisation. Toshiro Muto, le directeur général de Tokyo 2020, a pris la parole pour balayer les prédictions d’un sombre pessimisme formulées par Dick Pound lors d’un entretien à Associated Press.
Le Japonais a très officiellement déclaré aux médias qu’un tel scénario n’était absolument pas envisagé. « Nous n’y avons pas pensé, nous n’en avons pas entendu parler, a-t-il assuré. Nous avons posé des questions et on nous a dit qu’un tel projet n’existait pas. » Difficile à croire à un moment où la terre entière ne parle plus que du coronavirus.
Le patron des Jeux a également certifié que les propos de Dick Pound ne reflétaient pas « la façon de penser du CIO ». Vrai. Le Canadien n’a d’ailleurs jamais prétendu exprimer autre chose que son opinion personnelle.
Mais il en a remis une couche, mercredi, dans une émission matinale sur Radio-Canada. Interrogé sur le processus de décision, il a expliqué : « La situation est réévaluée chaque jour. Mais pour le moment, nous n’avons pas convoqué de réunion pour en discuter. Si une telle décision devait être prise, elle le serait par la commission exécutive. »
Au Japon, le gouvernement s’est joint à la voix du comité d’organisation des Jeux pour tenter de nuancer la menace. Son porte-parole, Yoshihide Suga, a tenu à préciser : « Au regard des déclarations d’un de ses membres, le CIO a répondu qu’il ne s’agissait pas de sa position officielle. »
Soit. Mais les effets de l’épidémie de coronavirus se font de plus en plus spectaculaires dans l’archipel. Shinzo Abe, le Premier ministre, a recommandé d’annuler ou reporter toutes les manifestations sportives et culturelles prévues dans le pays au cours des deux prochaines semaines.
Toutes les rencontres d’avant-saison de la ligue japonaise de baseball se dérouleront à huis clos.
L’épreuve test de boccia pour les Jeux paralympiques, prévue du 28 février au 1er mars à Tokyo, dans la baie d’Ariake, se disputera sans spectateurs, sans médias et, plus surprenant, sans athlètes. Les officiels du comité d’organisation et de la Fédération japonaise handisport joueront le rôle des compétiteurs pour tester les installations, le déroulé des épreuves et le protocole.
Enfin, Toshiro Muto a reconnu que le départ du relais de la flamme olympique, le 26 mars à Fukushima, pourrait être revu à la baisse en termes de public et de décorum. « Rassembler les spectateurs en grand nombre augmente le risque d’infection, a-t-il admis, cité par l’agence Kyodo News. Réduire la taille de l’événement fait partie des options que nous pouvons envisager. »
L’équipe de Mongolie de tir à l’arc, de son côté, n’a pas attendu un signe du CIO pour bouleverser ses plans. Elle devait se rendre au Japon, pour un stage d’entraînement prévu du 19 février au 7 mars à Okazaki City, dans la préfecture d’Aichi. Elle a annulé son voyage.