Personne n’y échappe. Surtout pas le football. A un peu plus de 100 jours du match d’ouverture de l’Euro 2020, le 12 juin, l’UEFA réunit son congrès annuel, ce lundi 2 mars à Amsterdam. Avec un ordre du jour désormais dominé par le coronavirus et son impact sur le tournoi continental.
L’événement pourra-t-il avoir eu lieu ? Officiellement, la position de l’UEFA se veut confiante, à défaut d’être réellement optimiste. « L’Euro 2020 donnera son coup d’envoi le 12 juin 2020 à Rome, a certifié son porte-parole au Guardian. L’UEFA est en contact avec les autorités internationales et locales au sujet du coronavirus. Pour le moment, il n’y a pas besoin de changer quoi que ce soit dans le calendrier. »
Cool. Mais la réalité se révèle nettement moins lisse. La nature même de la compétition propose un véritable défi pour l’instance européenne, à l’heure où les pays sont de plus en plus nombreux à interdire les rassemblements de masse. L’Euro 2020 doit se disputer dans 12 pays et villes différents (Londres, Rome, Bakou, Saint-Pétersbourg, Copenhague, Bucarest, Dublin, Bilbao, Budapest, Munich, Amsterdam et Glasgow). Avec un tel dispositif, les déplacements des supporteurs s’annoncent massifs dans une grande partie de l’Europe. Et, avec eux, les risques de contamination et de propagation du virus.
L’Euro 2020 s’annonce déjà comme une édition record en termes de fréquentation des stades. L’UEFA a enregistré le total astronomique de 28,3 millions de demandes de billets, soit le double que pour l’édition précédente en France.
Les menaces liées au virus ne concernent pas seulement la phase finale, prévue du 12 juin au 12 juillet. Elles affecteront la dernière phase des éliminatoires, les barrages, qui doivent se disputer à la fin du mois de mars et distribuer les quatre derniers billets.
« Bien sûr qu’il y aura des discussions, tout le monde y est préparé », reconnaît Mark Bullingham, le directeur général de la Fédération anglaise de football
A l’UEFA, le discours officiel écarte tout scénario catastrophe. « Nous sommes en contact avec les autorités internationales et locales compétentes en ce qui concerne le coronavirus et son développement. Pour l’instant, il n’est pas nécessaire de changer quoi que ce soit. Mais nous suivons la question de près en permanence », explique l’organisation européenne.
A la FIFA, l’éventualité d’un bouleversement complet du calendrier international au cours des prochains mois n’est pas totalement écartée. Interrogé en fin de semaine, Gianni Infantino s’est montré très nuancé dans ses réponses : « Je n’exclurais rien pour le moment. et j’espère que nous n’aurons jamais à nous engager dans cette voie. Mais je pense qu’il sera difficile de procéder de la même façon sur l’ensemble de la planète, avec une interdiction mondiale, car la situation est vraiment différente d’un pays à l’autre. »
Le président de la FIFA insiste : « La santé des gens est beaucoup plus importante que n’importe quel match de football. Elle va même au-delà de tout. C’est la raison pour laquelle nous devons examiner la situation au jour le jour en espérant que l’épidémie de coronavirus ira en déclinant plutôt qu’en augmentant. »
En Italie, le pays européen actuellement le plus touché par le virus, pas moins de six rencontres de Serie A prévues en fin de semaine passée ont été reportées, dont le choc entre l’Inter Milan et la Juventus de Turin. Le match d’ouverture de l’Euro 2020 est programmé le 12 juin à Rome.