Qui paiera le surcoût des Jeux de Tokyo en 2021 ? Entre le CIO et le Japon, à qui sera présentée la note finale ? La question n’est toujours pas tranchée, mais elle pourrait bien dominer le feuilleton olympique au cours des prochaines semaines.
Mardi 21 avril, l’agence japonaise Kyodo News croyait bien avoir débusqué un début de réponse. Elle annonçait en milieu de matinée, après avoir épluché un long article de décryptage du report des Jeux publié la veille sur le site Internet officiel du CIO, que le coût du décalage de l’événement à l’année 2021 serait supporté par les Japonais.
« Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a confirmé que le Japon continuerait de couvrir les coûts prévus en application de l’accord existant pour 2020. Le CIO, quant à lui, continuera d’assumer sa part des dépenses. Pour le CIO, il ne fait aucun doute que les coûts supplémentaires s’élèveront à plusieurs centaines de millions de dollars », écrit l’organisation olympique sur son site, en réponse à une question sur l’impact financier du report des Jeux.
Kyodo News n’a pas eu besoin de lire entre les lignes pour établir sa propre conclusion : le report des Jeux sera financièrement assumé par les Japonais, puisqu’il est écrit noir sur blanc que « Shinzo Abe a confirmé que le Japon continuerait à couvrir les coûts prévus en application de l’accord existant pour 2020. »
L’agence japonaise a même assuré que le Premier ministre avait donné son accord au CIO. L’affaire semblait donc réglée.
A l’évidence, elle ne l’est pas. Yoshihide Suga, le porte-parole du gouvernement japonais, a profité d’un point presse, ce mardi 21 avril, pour démentir l’information avancée quelques heures plus tôt par Kyodo News. « Il n’existe à ce jour aucun accord (entre le CIO et le Japon) sur la répartition du surcoût lié au report des Jeux », a-t-il assuré devant les médias.
Rien n’est encore décidé, donc. Il faudra sûrement attendre plusieurs semaines avant de connaître avec plus de précision le montant des coûts supplémentaires induits par le report d’une année des Jeux de Tokyo.
Les organisateurs japonais l’ont expliqué en fin de semaine passée : les discussions ont débuté avec les opérateurs, publics et privés, des 43 sites appelés à accueillir les Jeux. Parmi eux, le village des athlètes, pour lequel 11 entreprises différentes sont concernées de près ou de loin. Les négociations s’annoncent complexes. Elles pourraient durer.
Sur la question de la billetterie, le comité d’organisation a déjà expliqué que les places achetées pour l’été 2020 seraient, dans la mesure du possible, valables l’année suivante. Mais les détenteurs de billets qui ne pourraient pas assister aux épreuves en 2021 seraient remboursés.
Les Japonais doivent également trouver un accord avec les hôteliers dont les chambres avaient été réservées pour les Jeux en 2020. Lundi 20 avril, le CIO s’est montré très clair dans son explication de texte, publiée sur son site Internet. A la question de l’aide qu’il pourrait éventuellement apporter aux spectateurs qui tentent d’obtenir le remboursement ou la modification de leurs billets d’avion et de leurs chambres d’hôtel, il répond : « Le CIO ne peut se prononcer sur des réservations de vol ou d’hôtel faites auprès de tiers. Nous encourageons les personnes qui envisageaient de venir aux Jeux cette année de s’adresser directement au comité d’organisation de Tokyo 2020 ou aux organismes auprès desquels elles ont fait leurs réservations afin de discuter des choix qui s’offrent à elles. »
Selon Kyodo News, le report des Jeux de Tokyo devrait coûter environ 3 milliards de dollars. Le CIO a pris les devants en évoquant « plusieurs centaines de millions de dollars », somme qu’il aura sans doute à assumer. Le reste, la plus grosse part, reviendra aux Japonais.