John Coates n’a jamais caché sa nature confiante et optimiste. Le dirigeant australien aime voir le verre à moitié plein. Aux sceptiques du mouvement olympique, il oppose son approche positive de l’avenir des Jeux.
L’assemblée générale du comité olympique australien (AOC), organisée en ligne au cours du dernier weekend, lui a offert une tribune pour exprimer sa confiance dans la tenue des Jeux de Tokyo. Invité à s’adresser à l’ensemble des délégués, en sa qualité de président, John Coates ne s’est pas contenté de célébrer le 100ème anniversaire de la création de l’AOC. Il a suggéré que les Jeux de Tokyo pourraient bien être les « meilleurs de l’histoire ». Pas moins. Ils pourraient même surpasser ceux de Sydney 2000, auquel il avait largement contribué.
« Comme nous allons devoir tous attendre encore plus longtemps que l’attente, déjà longue pour les Jeux olympiques, les Jeux de Tokyo feront écho à la joie et au soulagement des Jeux olympiques d’Anvers retardés en 1920 et de Londres en 1948, a suggéré John Coates. Je crois même que les Jeux de Tokyo 2020 pourront finalement s’imposer comme étant parmi les plus grands Jeux de tous les temps, sinon les plus grands. »
Réaliste ? Allez savoir. Mais John Coates n’en démord pas : les Japonais sauront relever le complexe challenge du report des Jeux de Tokyo. Ils sauront se montrer à la hauteur d’un défi dont le coût s’annonce colossal. Ils réussiront leurs Jeux.
A l’heure où une partie du mouvement olympique doute de la tenue possible des Jeux de Tokyo sans la découverte d’un vaccin contre le COVID-19, John Coates reste droit dans ses bottes. Il écarte sans ménagement l’option d’une annulation.
A cela, deux raisons. La première est liée à sa fonction de président de la commission de coordination des Jeux de Tokyo 2020. Elle l’oblige à exprimer confiance et sérénité, au moins pour la galerie, tout en tenant un discours de rigueur budgétaire.
La seconde est plus politique. Agé de 70 ans depuis la semaine passée (il est né le 7 mai 1950), John Coates veut réussir un dernier pari avant de rejoindre les rangs plus épars des membres honoraires du CIO : ramener les Jeux en Australie, dans le Queensland, pour l’édition 2032. Pour cela, il se doit d’incarner une vision optimiste du mouvement olympique.
Samedi 9 mai, le dirigeant australien a assuré que la crise sanitaire actuelle ne mettrait pas en péril la candidature de l’état pour les Jeux d’été en 2032. Elle pourrait même lui donner un coup d’accélérateur. Il a expliqué que les porteurs du projet poursuivent actuellement le dialogue avec la nouvelle commission des villes-hôtes créée par le CIO.
Le processus était solidement en place avant le début de la crise sanitaire. La pandémie de coronavirus lui donne une nouvelle dimension.
« J’ai toujours cru qu’il fallait faire de la nécessité une vertu, explique John Coates. Avec l’impact du COVID-19, l’économie du Queensland va avoir grand besoin d’un moteur de croissance et d’emplois. Les Jeux en 2032 peuvent être un élément essentiel de la reprise économique de l’état, mais aussi de la nation toute entière, en plus de l’héritage qu’ils laisseront sur le long terme en matière de santé, de bien-être, d’économie et de sport. »
A en croire le dirigeant australien, le CIO pourrait décider de la ville ou de la région hôte des Jeux de 2032 dès l’année 2022, soit 10 ans avant l’échéance.
John Coates ne sera alors plus président du comité olympique australien, ayant déjà annoncé lui-même qu’il ne solliciterait pas un nouveau mandat. Mais il en restera très proche. Samedi 9 mai, l’organisation nationale a en effet adopté un amendement à ses statuts. Il prévoit la création d’un rôle de président honoraire à vie. John Coates en remplit tous les critères.