Combien coûtera le report des Jeux de Tokyo 2020 ? Au Japon, la question reste encore sans réponse. Mais le chiffre s’annonce intimidant. Plusieurs milliards de dollars selon les diverses estimations, y compris les plus optimistes.
A Lausanne, la question a été réglée en quelques heures, jeudi 14 mai, par la commission exécutive du CIO, réunie par visioconférence. Elle tient en un chiffre : 800 millions de dollars. Au cours actuel, 740 millions d’euros.
Thomas Bach l’expliqué en fin d’après-midi, en ouverture d’une conférence de presse en ligne où ont été rassemblés, selon le chiffre officiel, pas moins de 300 journalistes : le CIO a dégagé une « enveloppe » de 800 millions de dollars « pour faire face aux conséquences financières de la crise du COVID-19. »
Le calcul est simple. Sans même attendre la note finale, il est déjà acquis que le Japon supportera le plus gros du surcoût lié au report à l’an prochain des Jeux de Tokyo 2020. Le pactole débloqué par le CIO ne devrait pas couvrir plus d’un tiers de la facture, dans le meilleur des cas. Et Thomas Bach l’a précisé : la somme de 800 millions de dollars ne sera pas affectée dans sa totalité aux dépenses occasionnées directement par le report des Jeux.
Dans le détail, l’enveloppé allouée par le CIO se divise en deux parts inégales : 650 millions de dollars pour contribuer au surcoût des Jeux pour le comité d’organisation, 150 millions de dollars pour venir en aide aux fédérations internationales des sports d’été et aux comités nationaux olympiques les plus fragilisés par la crise sanitaire actuelle.
Voilà pour les chiffres. Passé l’effet d’annonce, ils laissent l’impression d’un verre à moitié vide.
Certes, le CIO pioche dans ses réserves. Sa contribution est tout sauf négligeable. Elle s’ajoute à sa participation très active dans le plan d’aide de 150 millions de francs suisses (143 millions d’euros) du Conseil fédéral suisse aux fédérations internationales basées sur le sol helvétique, annoncé la veille. L’institution olympique en garantira la moitié de la somme, versée sous forme de prêts.
Il n’empêche, il reviendra aux autorités japonaises, donc par extension aux contribuables, à éponger tout le reste. Pas simple.
Thomas Bach l’a souligné une nouvelle fois jeudi 14 mai : le CIO et le comité d’organisation des Jeux planchent actuellement au quotidien, avec les deux groupes de travail créés à Tokyo et à Lausanne, sur un vaste plan d’économies. « Nous n’écartons aucune piste dans le but de réduire les coûts, mais tout en maintenant l’esprit des Jeux et la qualité de la compétition », a insisté le dirigeant allemand.
Comment ? Prudent, le CIO se garde bien de révéler le moindre indice. « Le travail avance bien », suggère Christophe Dubi, le directeur exécutif des Jeux olympiques au CIO. Les discussions seraient notamment sur la bonne voie quant à la disponibilité l’an prochain des sites de compétition et du village des athlètes.
Même mutisme à Tokyo. Mais plusieurs sources anonymes ont entrouvert quelques portes. La NHK, notamment, croit savoir que les organisateurs japonais auraient identifié plus d’une centaine de domaines où il serait possible de réduire les coûts.
L’un d’eux concernerait les services aux athlètes au village olympique. Le comité d’organisation étudierait la possibilité de réduire les horaires d’ouverture de la cafétéria, habituellement accessible 24 heures sur 24.
Les cérémonies d’ouverture et de clôture pourraient également être revues à la baisse, tout comme les dépenses des officiels du CIO et des fédérations internationales, ou encore les différents événements prévus en marge des compétitions officielles.
Toujours selon la NHK, les organisateurs japonais étudieraient l’option d’un parcours de la flamme réduit dans sa durée et son kilométrage, mais tout en conservant le nombre de relayeurs prévu dans la version initiale.