Le doute était encore présent, il ne l’est plus. Les Jeux de Tokyo 2020 devront se dérouler en 2021, ou pas se tenir du tout et disparaître à tout jamais dans les oubliettes de l’histoire.
Thomas Bach l’avait déjà suggéré, depuis l’annonce du report de l’événement à l’été 2021. Le président du CIO l’a répété cette semaine à l’occasion d’un entretien avec la BBC. Reporter une fois est certes coûteux, mais possible. En revanche, un deuxième décalage dans le temps est exclu. Les Jeux de Tokyo ne pourront pas se tenir en 2022.
« Vous ne pouvez pas employer éternellement entre 3.000 et 5.000 personnes dans le comité d’organisation, a expliqué le dirigeant allemand. On ne peut pas changer chaque année tout le programme mondial des événements pour les fédérations majeures. Vous ne pouvez pas laisser les athlètes dans l’incertitude. »
Voilà qui est dit. A Tokyo comme à Lausanne, il n’est pas envisagé de sortir des tiroirs un nouveau plan B.
Thomas Bach l’explique : « Tous les différents scénarios sont envisagés, et cela demande de travailler d’arrache-pied car il y a tellement d’options différentes que ce n’est pas facile de faire des choix maintenant. Quand nous aurons une vision claire de ce à quoi le monde ressemblera le 23 juillet 2021, nous prendrons les décisions appropriées. »
Au comité d’organisation, Toshiro Muto, le directeur général, tient à peu près le même discours. « Nous envisageons des mesures de riposte » à la pandémie de COVID-19, a-t-il expliqué jeudi 21 mai pendant une conférence de presse en ligne. Lesquelles ? Mystère. Le Japonais n’a pas souhaité épiloguer.
A 427 jours de l’ouverture présumée de l’événement, les deux camps avancent à pas prudents. Faute d’une visibilité guère plus lointaine que les semaines à venir, ils se préparent à tout, sans exclure le pire.
Une mise en quarantaine des athlètes, membres de l’encadrement, journalistes, officiels… ? Quelques mois en arrière, l’idée aurait semblé irréaliste. Elle ne l’est plus. Thomas Bach ne s’en cache pas : des meures de quarantaine « pour les athlètes, pour une partie des athlètes, pour d’autres participants », ne sont pas à exclure.
« Aurons-nous besoin de mesures spéciales pour l’accès aux sites olympiques ? Combien de personnes pourront avoir accès à ces sites ? Cela fait partie du travail de mammouth que nous devons mener », a expliqué le président du CIO sur la chaîne américaine NBCSN, pendant l’émission Lunch Talk Live.
Autre scénario longtemps jugé impossible: les Jeux de Tokyo à huis clos. A Lausanne comme au Japon, l’idée commence à faire son chemin.
Thomas Bach reconnait « ne pas vouloir » d’un événement olympique disputé devant des tribunes vides. « L’esprit olympique, c’est d’unir les fans, a rappelé le président du CIO. Ce qui fait des Jeux un événement aussi unique, c’est qu’il y a côte à côte des spectateurs venus du monde entier dans un même stade olympique. » Mais Thomas Bach n’écarte plus tout à fait la perspective de voir les Jeux de Tokyo 2020 à huis clos.
Il n’est pas le seul. « Certaines personnes au Japon pensent que les Jeux devraient se dérouler à huis clos, a expliqué Toshiro Muto, jeudi 21 mai. Mais selon nous, il est trop tôt pour avoir cette discussion, les Jeux sont prévus dans plus d’une année. » Pour les organisateurs japonais, le sujet n’est pas encore d’actualité, mais il n’est pas non plus formellement écarté.
A ce stade, les questions restent toujours plus nombreuses que les réponses. Mais une chose est sûre : les deux camps se refusant à un deuxième report, toutes les options seront à l’étude pour organiser les Jeux de Tokyo du 23 juillet au 8 août 2021. Le huis clos en fait partie. La mise en quarantaine également.