Les Coréens ont le sens du timing. Une semaine presque jour pour jour après la décision de l’Australie de mettre entre parenthèses sa candidature aux Jeux d’été en 2032, ils annoncent avoir avancé d’une nouvelle case dans leur projet olympique.
Le gouvernement métropolitain de Séoul a formalisé par un nouveau document sa volonté d’organiser en 2032 les Jeux d’été conjointement en Corée du Sud et du Nord. Les autorités de la capitale sud-coréenne ont signé cette semaine un accord de partenariat avec le Conseil consultatif pour l’unification nationale (NUAC). Une troisième partie, le Conseil des sports de Séoul, s’est joint à la manœuvre.
En vertu de cet accord, le Conseil consultatif pour l’unification nationale contribuera à assurer au projet commun des deux Corée un soutien du public chez les deux voisins de la péninsule. Il mettra son réseau international au service de la candidature. Le Conseil des sports de Séoul, de son côté, formera un groupe de travail dédié à renforcer le consensus des deux pays autour de la candidature.
Les Coréens sont partis très tôt dans la course aux Jeux d’été en 2032. A l’image des Australiens du Queensland, ils ont choisi d’anticiper le signal du départ pour lancer très rapidement leur campagne, convaincus que la nouvelle procédure de désignation du pays-hôte favoriserait les projets les plus en avance.
Séoul et Pyongyang ont convenu de faire cause commune pour accueillir les Jeux d’été de 2032 dès l’année 2018, à l’occasion d’une rencontre entre leurs dirigeants lors du sommet intercoréen.
En Corée du Sud, les autorités de Séoul ont validé en début d’année 2020 leur stratégie de campagne, dont le plan de communication, à l’occasion d’une réunion de cabinet au mois de janvier.
Depuis, la pandémie de COVID-19 a ralenti le travail. Mais les Coréens ne renoncent pas. La signature de l’accord à trois, cette semaine à Séoul, démontre leur détermination à aller de l’avant.
Peuvent-ils l’emporter ? La question est prématurée. Interrogé en début de mois lors d’une conférence de presse en ligne, Thomas Bach a souligné qu’il était encore trop tôt pour se projeter sur la course aux Jeux d’été en 2032.
Le président du CIO a rappelé que la chronologie normale de la procédure de désignation accordait la priorité aux Jeux d’été en 2030, où la décision pourrait se jouer entre les Américains de Salt Lake City, les Japonais de Sapporo, et les Espagnols de Barcelone et de la chaîne des Pyrénées.
Tout juste Thomas Bach a-t-il reconnu que le CIO était très « satisfait par la qualité et la quantité des candidats pour 2030 et 2032. »
Il n’empêche, le dossier coréen s’annonce solide. La signature de l’accord conclu cette semaine prouve qu’il a surmonté la crise sanitaire. A ce stade, il n’est pas certain que les projets concurrents, portés par l’Inde, l’Argentine, l’Australie ou encore l’Allemagne, puissent bientôt en dire autant.
Résistera-t-il à l’incertitude des relations entre le Nord et le Sud ? Le défi semble immense. Mais une union sacrée de Séoul et Pyongyang autour d’une candidature olympique, dans le « monde d’après », pourrait rendre les deux voisins asiatiques très difficiles à battre.