La pandémie de coronavirus l’aura démontré jour après jour : l’éloignement géographique et la distanciation sociale n’empêchent pas la roue de tourner et les idées de se concrétiser. Le CIO et le COJO Paris 2024 en ont fait l’expérience depuis le début de la crise sanitaire.
Pour la première fois de l’année, une réunion des organisateurs parisiens et de la commission de coordination du CIO pour les Jeux de Paris 2024 s’est déroulée mercredi 3 juin par visioconférence. Elle a été réduite à seulement quelques heures. Elle n’a rien coûté aux uns et aux autres. Une aubaine en ces temps de vaches maigres pour le mouvement olympique.
Délaissés de toutes contraintes logistiques, les deux parties ont poussé les murs virtuels de leur réunion pour convier toutes les « parties prenantes » : la Ville de Paris, la Métropole du Grand Paris, la région Ile-de-France, le département de la Seine-Saint-Denis, les comités nationaux olympique (CNOSF) et paralympique (CPSF).
Au programme, pas le moindre déjeuner ou dîner de travail. Pas une seule visite de site, non plus. A la place, l’essentiel : une réflexion présentée comme approfondie de la « nouvelle approche » adoptée par le COJO Paris 2024, confronté comme le reste de la société à l’incertitude économique liée à la crise sanitaire.
Cette nouvelle approche, Tony Estanguet l’avait résumée le 6 mai dernier, jour de son 42ème anniversaire, dans une lettre envoyée à la « famille olympique française ». A en croire le CIO, elle aurait été très inspirée d’une autre lettre, antérieure à celle du triple champion olympique de canoë-kayak, rédigée par Thomas Bach en personne à l’intention du mouvement olympique international. Le plus jeune aurait donc posé ses pas dans les empreintes de son aîné.
Dans les deux courriers, un même message : faire mieux avec moins. Réduire les dépenses pour privilégier des « adaptations créatives et durables. »
Comment ? Pas simple. Au COJO, les premières décisions se veulent radicales. Elles taillent dans le gras. Les organisateurs parisiens l’ont rappelé mercredi 3 juin devant la commission de coordination : ils ont refait leurs calculs quant à la capacité d’accueil du village des athlètes. Le nombre de lits sera réduit de 17.000 à environ 14 000.
Ils ont également mentionné que le concept du futur centre aquatique olympique avait été revu, lui aussi à la baisse. Seul ennui : sa facture n’a pas diminué. Elle se révèle même en hausse par rapport au projet présenté dans le dossier de candidature (174,7 millions d’euros contre 113).
Commentaire de Tony Estanguet : « Une réunion de la commission de coordination est toujours un moment d’échange privilégié. En dépit du contexte actuel, il était important pour nous de maintenir ce moment d’échange afin de présenter les dernières avancées de notre projet. Depuis le départ, notre ambition a été d’organiser des Jeux d’une nouvelle ère – des Jeux responsables, durables, utiles, connectés à leur époque, ouverts à toutes et à tous. Le contexte actuel et la crise sans précédent que nous sommes en train de vivre nous obligent à aller encore plus loin dans ces directions que nous avions choisies ensemble. »
A l’évidence, les deux camps avancent du même pas. Paris 2024 détaille ses projets et ses initiatives, dont le lancement du label « Terre de Jeux 2024 » et la création prochaine du « Club 2024 ». La commission de coordination, présidée par le Belge Pierre-Olivier Beckers, écoute et encourage. A ce stade de la préparation, le contraire aurait été surprenant.
Étonnante précision, apportée par le CIO dans un communiqué de presse : le COJO Paris 2024, Tony Estanguet en tête, a tenu à rappeler mercredi pendant la réunion en visioconférence l’importance qu’il accordait à la tenue de ses Jeux aux dates convenues. L’événement olympique se déroulera bien du 26 juillet au 11 août 2024. Il sera suivi par son pendant paralympique, prévu du 28 août au 8 septembre 2024.
Côté parisien, la précision semblait d’importance. Preuve que le scénario d’un report des Jeux de Paris 2024 a bien été envisagé.