Inquiétant. Selon une très sérieuse étude menée par une association d’experts britanniques, une menace planétaire pèse sur les grands événements sportifs. Elle pourrait même, à terme, réduire encore les candidatures aux Jeux olympiques d’hiver. Son nom : le réchauffement climatique.
Les scientifiques de la « Rapid Transition Alliance » sont formels : le réchauffement de la planète affectera bientôt le monde sportif avec une intensité encore insoupçonnée. Presque tous les sports pourraient être touchés, du cricket au football américain, en passant par le tennis, l’athlétisme, le surf, le football et le golf.
Le dernier en date des rapports publiés par l’organisation britannique assure qu’un quart des terrains de football de la Premier League seront menacés d’inondations au cours des trois prochaines décennies. Durant la même période, un parcours de golf sur trois au Royaume-Uni sera endommagé par l’élévation du niveau des océans.
Mais l’effet le plus dévastateur, et sûrement le plus durable, devrait concerner les Jeux d’hiver. L’étude conduite par la « Rapid Transition Alliance » estime que plus de la moitié des villes ayant déjà accueilli l’événement olympique, soit 10 sur 19, ne seront plus en état de le faire d’ici à l’année 2050.
A plus long terme, seulement six des villes-hôtes des Jeux d’hiver pourraient à nouveau postuler à leur organisation à l’échéance 2080.
La diminution du nombre de villes candidates aux Jeux d’hiver, spectaculaire depuis une dizaine d’années, risque donc de s’accentuer. Elles étaient seulement deux à postuler aux Jeux en 2022 – Pékin et Almaty -, puis deux également à se disputer l’accueil de l’événement en 2026, Milan-Cortina et Stockholm-Are. Sombre perspective pour le mouvement olympique.
Mais le rapport britannique ne se contente pas de prédire au monde du sport un avenir sombre et étouffant. Il suggère d’utiliser le sport comme un modèle à suivre.
Andrew Simms, le coordinateur de la « Rapid Transition Alliance », explique : « Si le sport peut changer son fonctionnement pour agir à la vitesse et à l’échelle nécessaires pour mettre fin à l’urgence climatique, d’autres suivront. »
Les experts britanniques l’exposent comme une nécessité : les fédérations internationales qui ne présenteront pas un bilan carbone à zéro d’ici 2030 devraient être exclues des Jeux olympiques. A la même échéance, tout événement sportif qui ne serait pas à « carbone zéro » devrait être annulé ou reporté.
« L’heure est venue pour le mouvement sportif de réduire massivement et immédiatement ses émissions de carbone », avancent les scientifiques. A en croire leurs récents travaux, les émissions de carbone générées par le sport à l’échelle mondiale représentent l’équivalent de ce que rejette annuellement un pays de taille moyenne.
Le CIO a déjà pris le train en marche. L’organisation olympique exige désormais que la question des émissions de carbone figure dans le contrat de ville-hôte signée après l’attribution des Jeux.
Le CIO demande également au comité d’organisation « d’aller au-delà de l’obligation actuelle de réduire et de compenser les émissions de carbone directement liées à ses activités. » Les textes sont prêts. Reste à les faire suivre d’actes.