Sombre journée pour la course à pied. Mercredi 24 juin, deux des épreuves mythiques du calendrier international ont été rayées d’un trait épais pour l’année 2020. En quelques heures, les organisateurs des marathons de New York et de Berlin ont annoncé devoir jeter l’éponge. En cause, les effets de la crise sanitaire.
Les Américains ont été les premiers à mettre les pouces. « L’annulation du Marathon de New York cette année constitue une immense déception pour toutes les personnes impliquées, mais cette solution est la seule que nous pouvions envisager pour la santé et la sécurité », a expliqué Michael Capiraso, le président et directeur général du New York Road Runners, l’organisateur de l’épreuve américaine.
Le Marathon de New York devait se tenir dimanche 1er novembre 2020. Il aurait dû célébrer dans les rues de Big Apple le 50ème anniversaire de la course. L’an passé, elle a rassemblé sur le macadam new-yorkais le nombre record de 53.640 participants. Les organisateurs ont déjà pris date pour l’an prochain : le 50ème Marathon de New York se déroulera le 7 novembre 2021.
Les coureurs inscrits pour l’édition 2020 se verront proposer un remboursement intégral de leurs frais d’engagement, ou à défaut la garantie d’un dossard pour le marathon en 2021, 2022 ou 2023.
Quelques heures plus tard, mais en Europe, le Marathon de Berlin 2020 a été renvoyé à son tour dans les oubliettes de l’Histoire. L’épreuve était initialement prévue le 27 septembre. Elle ne sera pas reportée, mais plus radicalement annulée.
Selon ses organisateurs, les mesures imposées par le gouvernement allemand rendent impossible la tenue de l’événement « avec son charme berlinois habituel ». Après un assouplissement des règles sanitaires, les autorités ont été contraintes de durcir à nouveau le protocole, interdisant notamment les rassemblements de plus de 5.000 personnes.
Pour le monde jusque-là florissant de la course sur route, l’année 2020 s’annonce désastreuse. Le Marathon de Boston, le plus ancien du calendrier, a été annulé le 28 mai dernier, pour la première fois en 128 ans d’histoire.
Ailleurs, les prévisions se révèlent peu optimistes. La tenue du Marathon de Paris, le 18 octobre, est toujours incertaine. A Chicago, les organisateurs se refusent à annoncer avec certitude que leur épreuve pourra bien se disputer dimanche 11 octobre.
Même prudence à Londres, où le marathon prévu au mois d’avril a été reporté au 4 octobre. Hugh Brasher, le directeur de la course, assure conserver l’espoir de maintenir l’épreuve, grâce notamment à des idées présentées comme « novatrices » pour respecter les consignes de distanciation sociale de l’événement. Mais le doute demeure.
A New York comme à Boston, les organisateurs en sont réduits à se tourner vers le virtuel pour motiver les troupes. Ils proposent aux inscrits de participer à une épreuve en ligne, disputée à distance, sur le parcours de leur choix. Une triste alternative.