Quatre ans. Une olympiade. Il reste quatre ans au comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 avant l’ouverture de l’événement olympique. Elle est prévue vendredi 26 juillet 2024 au Stade de France. C’est beaucoup et peu à la fois.
Un peu moins de trois ans ont passé depuis l’attribution à la capitale française, par la session du CIO réunie à Lima, de ses premiers Jeux d’été depuis un siècle. Le COJO n’est pas encore tout à fait au milieu du gué, donc, mais J – 4 ans constitue un nouveau point d’étape.
Les organisateurs parisiens avaient prévu de le célébrer à Tokyo, avant de recevoir des mains des Japonais le drapeau olympique lors de la cérémonie de clôture des Jeux de 2020. La pandémie de COVID-19 a bousculé leurs plans. Elle a retardé d’une année le passage de témoin, mais sans bouleverser leur feuille de route.
A quatre ans de l’échéance, où en est le COJO ? En retard, en avance, dans les temps ? FrancsJeux tente de répondre à la question pour quatre des secteurs clés de la préparation des Jeux : les sports, les sites, le marketing et la gouvernance. Avec, pour chacun des volets de la série, un état des lieux de ce qui a déjà été accompli, et une projection sur ce qu’il reste à faire. Première partie : les sports.
Ce qui a été accompli
Beaucoup de choses. Et même, allez, presque tout. La direction des sports, dirigée depuis le premier jour par Jean-Philippe Gatien, n’a pas traîné en route. Les Jeux de Paris 2024 compteront 28 sports et, sauf retournement de situation, 4 sports additionnels.
Sur la question des sports additionnels, l’une des plus attendues de l’avant Tokyo 2020, Paris 2024 a tranché dès le mois de février 2019 en choisissant l’escalade, le skateboard, le surf et le breaking. Les trois premiers, déjà sélectionnés pour les Jeux de Tokyo, étaient attendus. Le quatrième nettement moins.
Parmi les recalés, le squash et la pétanque affichaient une touche française, par sa gouvernance (Jacques Fontaine, le président de World Squash) et ses joueurs pour le premier, par sa gouvernance (Claude Azéma, président de la Confédération mondiale des sports de boules) et sa culture pour le second. A l’évidence, cela n’a pas suffi. Le karaté, autre grand déçu de la sélection, présent lui aussi à Tokyo comme sport additionnel, n’a pas renoncé à inverser la tendance.
La proposition du COJO a déjà été validée par la session du CIO, en juin 2019 à Lausanne. Elle doit maintenant être définitivement adoptée. La décision finale de la commission exécutive de l’instance olympique est attendue pour la fin de l’année.
Autre dossier en cours de bouclage : le recrutement des responsables des sports au sein du COJO. Les « sport managers » sont appelés à superviser la préparation des différentes disciplines, en lien direct avec les fédérations internationales.
Leur recrutement a débuté en fin d’année passée. Il est toujours en cours. Plusieurs postes ont déjà été pourvus. Le COJO finalise actuellement certaines offres avec les candidats placés en tête de liste.
L’équipe parisienne a fait le choix de ne pas ralentir ou interrompre le processus de recrutement, malgré le report des Jeux de Tokyo. Six offres d’emploi sont actuellement en ligne pour des postes de « sport manager ». Elles concernent la voile, l’aviron, le tennis de table, la boxe, la gymnastique et l’haltérophilie.
Ce qu’il reste à faire
Finaliser le programme. Mais, à la différence de la carte des sites, elle aussi encore au conditionnel, la décision n’appartient pas au COJO. Les organisateurs parisiens sont consultés par le CIO quant au choix des disciplines qui seront présentes en 2024, mais leur sélection définitive reste le privilège de l’instance olympique.
Le processus prévoit trois étapes. Un premier passage par la commission du programme, un deuxième par la commission exécutive, un troisième et dernier devant la session. L’étape intermédiaire sera décisive. Elle est annoncée pour la fin de l’année 2020.
Le calendrier de l’olympiade ayant été chamboulé, Thomas Bach et les membres de la commission exécutive n’attendront pas les Jeux de Tokyo pour trancher. Ils valideront (ou pas) les quatre sports additionnels sans avoir pu juger sur pièces leur pertinence dans le décor olympique, au moins pour le surf, le skateboard et l’escalade.
Le CIO doit également faire le tri parmi les disciplines poussées par certaines fédérations internationales pour entrer aux Jeux de Paris 2024. La FISA milite pour l’aviron de mer. World Athletics fait campagne pour le cross-country.
Dans le contexte post-pandémie, il leur faudra démontrer que l’ajout de ces disciplines peut apporter un plus aux Jeux, sans augmenter le nombre d’athlètes et, surtout, la facture globale. Pas simple.