L’union fait la force, dit-on. A moins de quatre ans des Jeux de Paris 2024, le mouvement sportif français veut serrer les rangs. Sa dernière initiative se présente comme un modèle de consensus. Baptisée « Impact 2024 », elle est portée conjointement par le COJO Paris 2024, l’Agence nationale du Sport (ANS), le comité national olympique et sportif français (CNOSF), et le comité paralympique et sportif français (CPSF). La bande des quatre, sans une tête qui dépasse.
Impact 2024 ? Son nom le laisse peu deviner, mais il s’agit d’un appel à projets à vocation sociale. Il est destiné aux différents acteurs – clubs sportifs, associations, collectivités – susceptibles de porter des « projets innovants utilisant le sport comme outil d’impact social. »
Santé, éducation, lien social, insertion… La palette est large. Même diversité dans la cible des candidats visés : les initiatives peuvent être locales, régionales ou nationales. Mais, précision du COJO Paris 2024, une « attention particulière » sera accordée aux publics et aux territoires dits « fragiles », à savoir les zones rurales et prioritaires.
En jeu, un joli pactole de 1,5 million d’euros pour cette première année de l’opération. Les candidats ont jusqu’au 15 octobre 2020 pour déposer leur dossier en ligne (www.paris2024.org/fr/impact-2024). Les initiatives lauréates seront soutenues financièrement, mais également accompagnées techniquement dans leur mise en place ou leur développement. Les projets seront évalués sur des critères de qualité, de pérennité et de pertinence.
Commentaire de Marie Barsacq, la directrice Impact et Héritage du COJO Paris 2024 : « Dans un contexte économique difficile, Paris 2024, l’Agence nationale du sport, le CNOSF et le CPSF ont souhaité agir dès 2020 pour soutenir les acteurs de l’innovation sociale, encore plus mobilisés aujourd’hui. Cet appel à projets commun atteste de l’engagement des quatre institutions pour renforcer la place du sport en France en accompagnant les structures qui promeuvent le sport comme outil d’impact social. »
Marie-Amélie Le Fur, la présidente du comité paralympique et sportif français, ne s’en cache pas : « Il reste beaucoup à faire pour que les personnes en situation de handicap pratiquent plus de sport. » Mais la multiple médaillée paralympique fait le vœu que l’opération Impact 2024 leur ouvre un peu plus en grand la porte des stades et des salles. « Cet appel à projet est une vraie opportunité, dit-elle, pour les projets qui vont dans ce sens. »
A coup sûr. Encore faudra-t-il aux postulants savoir remplir toutes les cases d’une feuille de route aux contours assez vagues pour laisser au jury une belle marge de manœuvre. En plus de présenter un caractère d’intérêt général et non-lucratif, d’être mis en œuvre sur le territoire français, et de mobiliser le sport comme outil d’impact social, les projets devront aussi « porter les valeurs de l’olympisme et du paralympisme. » A savoir, l’amitié, le respect et l’excellence pour l’olympisme, le courage, la détermination, l’inspiration et l’égalité pour le paralympisme.
Dans le détail, l’appel à projets a débuté le 16 août. Il se terminera le 15 octobre à 23 h 59. Les lauréats seront annoncés avant la fin d’année 2020.
Trois niveaux de soutien sont proposés, pour trois niveaux de territorialité de projets. Au sommet de la pyramide, les projets d’envergure nationale doivent être déployés ou avoir vocation à un essaimage sur plusieurs territoires, et être portés par un consortium de trois à cinq structures éligibles, dont au moins un acteur issu du mouvement olympique et paralympique. Pour cette première promotion, le seuil minimum d’aide des projets d’envergure nationale se monte à 100.000 euros.
Un cran en dessous, les projets d’envergure régionale doivent, entre autres critères, avoir un caractère expérimental, concerner un territoire déjà labellisé « Terre de Jeux 2024 », et présenter « un potentiel de duplication sur d’autres territoires et/ou d’autres publics ». Le montant de l’aide financière s’élèvera à un minimum de 30.000 euros.
Enfin, les projets les plus modestes, au rayonnement local, peuvent être portés par une association unique, sans besoin de groupement. Le seuil minimum d’aide se monte à 10.000 euros pour l’année 2020.