Le cyclisme français a vécu mercredi 2 septembre une cruelle journée. Sur les routes du Tour de France, Julian Alaphilippe a perdu son maillot jaune par la faute d’une improbable erreur de son équipe, un ravitaillement en course à moins de 20 km de l’arrivée. Plus tôt dans la journée, la Fédération française de cyclisme (FFC) a appris que son dossier de candidature aux Mondiaux sur route 2020, construit autour d’un circuit très sélectif dans le département de la Haute-Saône, avait été recalé par l’UCI.
L’UCI et son président, David Lappartient, avaient le choix. La France avait proposé un dossier pour servir de plan B après le retrait des Suisses d’Aigle-Martigny, où devaient initialement se dérouler les Mondiaux sur route. L’Italie en avait déposé trois. Quatre options, pas moins. En soi, déjà, une belle réussite pour l’instance internationale, quelques semaines seulement après le renoncement suisse, officialisé le 12 août dernier.
Après une visite technique des sites, l’UCI a tranché. Elle a annoncé mercredi 2 septembre avoir opté pour le circuit d’Imola, dans la région italienne d’Emilie-Romagne. « Je félicite le comité d’organisation d’Imola pour la très grande qualité du dossier de candidature qu’il a réussi à élaborer dans un laps de temps particulièrement court, a expliqué David Lappartient, le président de l’UCI. Je tiens également à remercier les trois autres candidats, Peccioli (Italie), Alba Adriatica (Italie) et la Haute-Saône (France), qui ont eux aussi fait parvenir à l’UCI des dossiers solides. Le choix n’a pas été facile, mais cela démontre que même dans un contexte aussi difficile que celui que nous traversons, les championnats du monde UCI demeurent très attractifs pour les villes et leur région. »
Sur le papier, la topographie du circuit d’Imola ne présente pas le même attrait, et surtout la même exigence, que le tracé proposé par la France, avec une arrivée prévue sur les hauteurs de la Planche des Belles-Filles. Mais le dossier italien offre sans doute le meilleur compromis, avec une capacité hôtelière supérieure et la présence de l’aéroport international de Bologne, situé à moins d’une heure de route.
Le départ et l’arrivée des quatre courses au programme de ces Mondiaux en format réduit (24 au 27 septembre) sont prévus sur le circuit automobile d’Imola. Mais les parcours retenus proposent plusieurs difficultés. La course en ligne masculine s’étendra sur 259,2 km, avec un dénivelé positif total de près de 5.000 m. Le parcours féminin sera long de 144 km, pour une élévation cumulée d’environ 2.750 m. Le circuit emprunté (28,8 km) sera le même pour les hommes et les femmes (9 tours pour les premiers, 5 pour les secondes), et comprendra deux côtes difficiles (3 km au total avec une pente moyenne de 10 % et des passages atteignant les 14 %).
Les deux autres courses des Mondiaux, les contre-la-montre hommes et femmes, se révèlent assez plates, avec une dénivellation de 200 m, pour une longueur de 32 km. Les épreuves habituellement réservées aux juniors et moins de 23 ans ont été effacées du programme, en raison des restrictions sanitaires liées à la pandémie de COVID-19.
« L’attribution des championnats du monde sur route UCI en Italie cette année revêt aux yeux de l’UCI une dimension symbolique forte, insiste David Lappartient. Dans un pays qui a grandement souffert de la pandémie de Covid-19 mais a su faire face avec courage et efficacité, la venue de notre événement annuel phare constituera, à son échelle, un signe de retour à la vie normale dans une région où la situation sanitaire est aujourd’hui sous contrôle. »
Sans doute. Le choix de l’Italie permet également à l’UCI de rétablir une forme d’équilibre. Le pays avait été devancé par la Suisse au moment de l’attribution initiale des Mondiaux sur route 2020. La ville de Vicence était candidate. Mais l’instance internationale lui avait préféré Aigle-Martigny.
Plus récemment, l’Italie a été privée des championnats d’Europe sur route 2020, qui devaient se tenir au mois de septembre à Trente. Ils ont été déplacés dans la ville bretonne de Plouay, en France, où l’événement s’est déroulé du 24 au 28 août. Avec le choix d’Imola, les Italiens retrouvent des couleurs.