Qu’on se le dise : les Jeux de Tokyo ne ressembleront à rien de connu pour leurs premiers acteurs, les athlètes. Les habitués de l’événement olympique devront se faire une raison : la capitale japonaise leur prépare une édition où il devront oublier leurs habitudes et se résigner à vivre l’inconnu.
Toshiro Muto, le directeur général du comité d’organisation, l’a confirmé mercredi 23 septembre au terme de la deuxième réunion du groupe de travail formé par les autorités japonaise pour plancher sur les mesures sanitaires : les athlètes engagés l’an prochain aux Jeux de Tokyo devront présenter un test négatif au COVID-19 à leur entrée dans le pays. Il devra avoir été réalisé 72 heures ou moins avant leur voyage.
Un deuxième test leur sera imposé à leur arrivée au Japon. Jusque-là, rien de très inattendu. Seul ennui, mais de taille : la pertinence des tests. Toshiro Muto en convient : il est aujourd’hui impossible de garantir l’uniformité des tests, et la crédibilité des résultats, pour des délégations originaires de plus de 200 pays dans le monde.
A ce stade de la préparation des Jeux, les Japonais avouent ne pas avoir de réponse. Ils reconnaissent également ne pas encore savoir comment seraient gérés les éventuels cas positifs. « Nous devrons mettre en place un système cohérent pour traiter les cas positifs, suggère Toshiro Muto. Mais il ne sera peut-être pas le même pour toutes les disciplines. Les mesures pourraient être différentes pour les sports individuels et les sports collectifs. Mais nous allons devoir consulter le CIO, l’IPC et les fédérations internationales pour avancer sur cette question. »
Un sujet semble en revanche déjà réglé : la quarantaine. Le directeur général du comité d’organisation l’a confié mercredi 23 septembre : les athlètes pourront s’entraîner, voire participer à des compétitions, pendant la période de 14 jours suivant leur arrivée au Japon. « Nous devons tenir compte du caractère unique des sportifs de haut niveau et de leur activité », a-t-il expliqué.
La menace d’un isolement est donc a priori écartée. Mais cette exemption olympique, qui concerne également les entraîneurs et le personnel médical des délégations, s’accompagnera de conditions. Parmi elles, la tenue d’un carnet de santé quotidien et l’utilisation d’une application de traçage installée sur les smartphones.
Commentaire de Kazuhiro Sugita, le responsable du groupe de travail chargé de plancher sur les mesures de lutte contre la pandémie, cité par Kyodo News : « Il est important de trouver un équilibre entre des mesures anti-virus efficaces et une préparation facilitée, comme la possibilité de s’entraîner normalement. »
Le plan sanitaire préparé par les autorités japonaises prévoit également que chaque comité national olympique devra désigner un ou plusieurs responsables chargés de veiller au respect par les athlètes du protocole sanitaire.
Les transports ? A ce stade de la préparation, les Japonais se montrent prudents. La question est actuellement l’objet de discussions entre les organisateurs et les autorités, locales et nationales. Elle se révèle complexe.
Toshiro Muto l’a expliqué : « Il n’est pas réaliste pour nous d’envisager d’interdire aux athlètes d’utiliser les transports publics. Ils devront se rendre parfois en dehors des sites olympiques. Et ils ne pourront pas emprunter pour cela les navettes officielles. Il sera nécessaire d’assurer leur sécurité, grâce aux transports fournis par Tokyo 2020, mais également par d’autres moyens, notamment lorsqu’ils se trouveront dans les camps d’entraînement prévus un peu partout au Japon avant le début des Jeux. »
A dix mois de l’ouverture des Jeux, la question s’apparente à un casse-tête. Les Japonais le savent. Ils entendent bien ne pas précipiter les décisions. Toshiro Muto l’a expliqué mercredi 23 septembre : le rapport détaillé des mesures sanitaires envisagées l’an prochain pour les Jeux ne sera pas prêt avant le mois de décembre. Patience.
En attendant, l’équipe de Tokyo 2020 et la commission de coordination du CIO tiendront ce jeudi 24 septembre, puis demain vendredi, une nouvelle réunion par visioconférence. Thomas Bach est censé y prendre part, dans la journée de vendredi. Il sera question une nouvelle fois de discuter des multiples scénarios. Mais le temps des décisions n’est pas encore venu.