Les organisateurs du Tour de France cycliste peuvent bomber le torse. En parvenant à boucler la dernière édition de la course à étapes sans tailler à coups de serpe dans les effectifs du peloton, ils n’ont pas seulement tordu le cou aux sceptiques. Ils ont également apporté à Thomas Bach un argument supplémentaire pour croire à la perspective d’organiser l’an prochain les Jeux de Tokyo.
Le président du CIO s’est invité au premier jour de la réunion en ligne de la commission de coordination des Jeux de Tokyo, jeudi 24 septembre. Depuis Lausanne, il a ouvert les discussions par un discours d’une quinzaine de minutes baigné par la confiance. Avec ces mots : « Le sport revient lentement mais sûrement dans le monde. Un certain nombre de grands événements sportifs ont été organisés avec succès récemment, dont certains très complexes comme le Tour de France, et nous ont montré que l’on peut organiser des événements sportifs sûrs même sans vaccin. »
Cool. Mais les Japonais le savent : recevoir plus de 10.000 athlètes venus de 205 pays ne présente pas le même défi sanitaire que faire voyager sur les routes de France un peloton de moins de 200 coureurs, installés pour l’essentiel en Europe depuis plusieurs mois.
Il n’est pas certain, donc, que les propos de Thomas Bach aient suffi à les convaincre que la pandémie de COVID-19 ne les forcera pas à rendre les armes avant l’été prochain. Le président du CIO lui-même en convient : « Nous ne pouvons pas écrire tous les scénarios en détail sur ce à quoi nous pourrions être confrontés dans 10 mois. Tout ce nous pouvons faire maintenant est d’établir des règles et des principes » qui pourront être utilisés plus tard.
Patience, donc. Mais Thomas Bach l’a suggéré jeudi 24 septembre à ses interlocuteurs japonais, par visioconférence, depuis son bureau de la Maison olympique : la perspective de voir un vaccin prêt à temps pour les Jeux semble réaliste. Le président du CIO s’est même risqué à avancer que des « centaines de millions » de doses de vaccins contre le COVID-19 pourraient être disponibles avant l’ouverture des Jeux de Tokyo.
« Nous avons des nouvelles très encourageantes concernant le développement d’un vaccin. Pas seulement un vaccin, mais des vaccins », a assuré Thomas Bach. Un scoop, un vrai.
Lequel ? Ou plutôt lesquels ? Mystère. Mais Thomas Bach l’a expliqué : le CIO est en contact avec l’Organisation mondiale de la santé, avec certains « experts », et même avec les représentants de sociétés pharmaceutiques. Selon lui, tous seraient « unanimes » pour estimer qu’un vaccin sera disponible au début de l’année prochaine.
« Au cours des deux premiers mois de l’année prochaine, nous disposerons de différents vaccins, a annoncé le président du CIO. Ils seront disponibles à des doses très importantes. »
En attendant, les Japonais bossent sans relâche pour adapter l’événement olympique et paralympique au « monde d’après ». Au premier jour de la réunion de la commission de coordination, jeudi 24 septembre, ils ont avancé quelques pistes quant à leur plan de simplification des Jeux de Tokyo et de réduction des coûts. Elles ne feront pas plaisir à tout le monde.
Parmi les idées proposées, une réduction de 10 à 15 % des officiels invités aux Jeux, pour l’essentiel issus du CIO et des comités nationaux olympiques. Les invitations aux cérémonies d’ouverture et de clôture seraient également réduites, à hauteur de 20 %. Enfin, le nombre d’officiels autorisés à emprunter les transports officiels sera lui aussi revu à la baisse. Ils devront prendre le métro.
Côté athlètes, les économies envisagées par les Japonais prévoient la suppression des cérémonies d’accueil des délégations, organisées traditionnellement au village. La décoration des sites de compétition sera réduite d’environ 30 à 40 %. Les sites d’entraînement seraient également concernés, les Japonais prévoyant d’en retarder l’ouverture aux délégations avant le début. Enfin, ils envisagent de réduire le service de nettoyage des chambres au village olympique.