Journée délicate pour le mouvement olympique. La commission exécutive du CIO doit se réunir en mode virtuel, ce mercredi 7 octobre, depuis la Maison olympique à Lausanne. A l’ordre du jour, un long échange par visioconférence avec les organisateurs des Jeux de Tokyo. Les deux parties vont causer chiffres. Elles vont brasser les dollars par millions. Enfin.
Petit retour en arrière. Le mois dernier, le comité d’organisation des Jeux de Tokyo s’est entendu avec les membres de la commission de coordination de Tokyo 2020 sur un catalogue de 52 mesures destinées à simplifier les Jeux et, surtout, à en réduire la facture finale. Parmi les idées proposées, citons en vrac une réduction de 10 à 15% du nombre d’officiels accrédités, la suppression de cinq postes d’interprètes internationaux (sur une total d’une centaine), la diminution du nombre de navettes officielles, l’ouverture retardée du centre principal de presse et de certains sites d’entraînement, ou encore la suppression des traditionnelles cérémonies d’accueil des délégations au village des athlètes.
Les Japonais ont ratissé large. Mais une question n’a pas encore trouvé de réponse : combien ? A combien s’élèvent les économies ainsi réalisées ? Les organisateurs japonais sont censés présenter leurs chiffres, ce mercredi 7 octobre, devant la commission exécutive du CIO.
Selon la NHK, le résultat serait un rien décevant. Citant des sources proches du dossier, la chaîne publique japonaise révèle que le montant des économies atteindrait 190 millions de dollars. En soi, un tel montant est tout sauf dérisoire. Mais à l’échelle du budget des Jeux de Tokyo, aujourd’hui estimé à 12,6 milliards de dollars (sans tenir compte du surcoût lié au report d’une année), il apparait très maigrichon. Un peu plus de 1 % de la facture globale.
Toujours selon la NHK, les organisateurs japonais auraient réussi à réduire de 28 millions de dollars les dépenses en personnel. Ils auraient taillé dans le budget « décoration » des sites de compétition et du village des athlètes, pour gagner un peu plus de 9,4 millions de dollars. En revoyant à la baisse le dispositif du relais de la flamme (mais sans en réduire la durée et la longueur), ils auraient récupéré environ 7,5 millions de dollars.
Au final, le résultat peut sembler anecdotique, surtout par rapport aux efforts déployés depuis des mois par les équipes de Tokyo 2020. Mais à la différence du COJO Paris 2024, engagé lui aussi dans un plan d’économies destiné à rogner entre 3 et 400 millions d’euros sur le budget, les Japonais disposaient d’une marge de manœuvre très réduite.
Alors que les organisateurs français ont déjà annoncé la suppression de certains sites temporaires (volley-ball et natation course), les Japonais n’ont pas pu toucher aux équipements de compétition. Ils n’ont pas non plus réduit, ou seulement à la marge, les services aux athlètes. Enfin, il s’est avéré très délicat pour eux d’annoncer aux élus locaux que le relais de la flamme ne traverserait finalement plus leur région ou leur préfecture. Enfin, ils n’ont curieusement pas décidé de renoncer à délocaliser à Sapporo les épreuves de marathon et de marche, comme imposé par le CIO avant la crise sanitaire.
Au final, le résultat du plan d’économies de Tokyo 2020 n’atteindrait même pas les 2 % du budget actuel. Les recettes, en revanche, pourraient bien diminuer au cours des mois à venir. Toshiro Muto, le directeur général du comité d’organisation, a reconnu le mois dernier que les partenaires nationaux des Jeux n’avaient pas encore tous accepté de prolonger d’une année leur engagement.
Quant à la billetterie, elle reste très aléatoire dans le contexte de la crise sanitaire. A Tokyo comme à Lausanne, le scénario d’un huis clos est toujours écarté, mais il n’est pas exclu de réduire nettement la capacité d’accueil des sites de compétition.