Contraint à la sédentarité par la crise sanitaire, Thomas Bach ne quitte plus Lausanne et la Maison olympique. Mais le président du CIO n’en est pas pour autant réduit au silence. Il multiplie les conférences et les messages en ligne depuis la semaine passée. Avec une idée fixe : rassurer la famille olympique sur la tenue l’an prochain des Jeux de Tokyo.
Après les membres du CIO, les présidents des fédérations internationales et ceux des comités nationaux olympiques, Thomas Bach a repris son discours de chef de troupe pour s’adresser, lundi 12 octobre, à des interlocuteurs au moins aussi concernés par l’événement : les chefs de mission. Dans le monde d’avant, ils auraient été réunis à Tokyo, pour une visite des sites, du village des athlètes et un repérage en profondeur du dispositif olympique. A la place, le comité d’organisation des Jeux de Tokyo leur a proposé une alternative nettement moins productive : une réunion en ligne.
La première de la série s’est déroulée lundi 12 octobre. Elle a duré plus de trois heures. Elle a été menée en anglais. Les deux suivantes, en français et espagnol, reprendront plus tard dans la semaine un format identique.
Dans le monde d’avant, Thomas Bach aurait laissé la visite se dérouler sans lui. Mais la crise sanitaire, et avec elle l’incertitude sur la tenue des Jeux de Tokyo, ont bouleversé la donne. Depuis Lausanne, le président du CIO a tenu à s’adresser aux chefs de mission, en ouverture de la première session, par un message enregistré à l’avance.
« Le fait que je ne puisse que vous saluer virtuellement est en soi un reflet de la situation sans précédent à laquelle nous sommes tous confrontés, a suggéré Thomas Bach en introduction. Même en ces temps de changement perpétuel, de nombreux détails des opérations, tellement importants pour les chefs de mission que vous êtes, sont encore en cours d’élaboration. Mais soyez assurés que nous nous concentrons actuellement sur la mise en place d’une véritable « boîte à outils » de mesures pour lutter contre le COVID-19, et cela pour chacun des scénarios envisagés. »
Patience, donc. Thomas Bach l’a expliqué sans chercher à éluder le sujet : les modalités de la présence des délégations aux Jeux de Tokyo ne seront pas connues au mieux à la fin de l’année, plus probablement au début de l’année 2021. Les chefs de mission devront se faire une raison. Ils ne sauront pas avant les derniers mois précédant les Jeux comment organiser de façon concrète le voyage et le séjour des athlètes au Japon. Même incertitude pour l’encadrement des équipes, les officiels et les médias. Tout est à l’étude, assure Thomas Bach, mais rien n’est encore tranché.
Mais Thomas Bach et Yoshiro Mori, le président du comité d’organisation, n’en démordent pas : malgré les apparences, la situation incite à l’optimisme. Le président du CIO a répété une nouvelle fois que la capitale japonaise était la « ville olympique la mieux préparée » qu’il ait eu l’occasion de connaître. Il a encore assuré que les progrès réalisés sur l’élaboration de tests rapides et la découverte de vaccins donnaient à tous « de bonnes raisons d’être prudemment optimistes. »
Yoshiro Mori, invité lui aussi à s’adresser par la même voie virtuelle aux chefs de mission, ne s’est pas écarté de la ligne de conduite établie par le CIO et son président. Après avoir reconnu être pleinement conscient de « l’anxiété » que le report des Jeux avait pu faire naître parmi la famille olympique, l’ancien Premier ministre japonais a avoué son optimisme quant à la capacité de Tokyo à relever le défi.
« Vous serez sans doute les plus touchés par les différentes mesures anti-coronavirus qui seront mises en place », a annoncé Yoshiro Mori aux chefs de mission. Ses interlocuteurs le savaient sans doute déjà. Ils attendent maintenant de connaître avec précision le détail de ces mesures.