Pendant des mois, ils ont travaillé dans l’ombre. Ils ont planché en secret sur le casse-tête du report des Jeux de Tokyo et de l’organisation du plus grand événement sportif planétaire dans un monde encore plongé dans la crise sanitaire. Aujourd’hui, les organisateurs japonais se montrent. Ils présentent les premiers résultats de leur course de fond.
Pendant trois jours, cette semaine, le comité d’organisation des Jeux de Tokyo a mené une longue série de tests en situation réelle des mesures envisagées l’été prochain pour lutter contre la propagation du COVID-19. Au troisième jour, mercredi 21 octobre, les médias ont été conviés à assister à l’exercice.
Selon la version officielle, un millier de personnes a participé aux tests menés dans Tokyo. Parmi elles, les membres du personnel d’une société privée de sécurité, recrutée par le comité d’organisation pour assurer l’an prochain une partie des contrôles, pendant les Jeux, à l’entrée des sites de compétition.
Pour l’essentiel, l’opération a consisté à vérifier dans des situations proches de la réalité la pertinence des meures sanitaires préparées par les Japonais. En tête de liste, le contrôle de la température des spectateurs à leur entrée dans les sites. Pas simple.
Pour la prise de température, placée en bonne position sur la liste des priorités, les Japonais ont utilisé des outils connus, les thermomètres sans contact. Ils ont également innové en testant un procédé inédit, un autocollant à apposer sur le poignet. Il affiche de façon quasi instantanée une couleur symbolisant un niveau de température corporelle. Avantage : le gain de temps. Les spectateurs pourront prendre leur température tout en faisant la queue aux contrôles de sécurité.
Les Japonais ont également vérifié s’il était réaliste de faire respecter une distanciation sociale dans les files d’attente devant les enceintes sportives ou à l’entrée de certains lieux du dispositif olympique, dont l’imposant Big Sight, où sera installé le centre des médias. Pendant le test, il a été demandé aux cobayes de l’opération de se tenir à 1 m ou 1,50 m les uns des autres. L’expérience s’est révélée concluante. Mais il s’agissait seulement d’un test. Imposer la même distanciation sera plus délicat l’an prochain, pendant les Jeux, avec un public cosmopolite de plusieurs dizaines de milliers de personnes.
« Notre objectif avec cette opération était de montrer ce que nous faisons pour assurer la sécurité des Jeux olympiques, a expliqué Tsuyoshi Iwashita, le responsable de la sécurité des Jeux de Tokyo. Nous avons essayé différentes méthodes, notamment pour la prise de température. Nous allons en analyser les résultats. Je pense qu’il n’y a pas de recette miracle, mais nous devons encore réfléchir à ce que nous devrions faire. Nous pourrions nous inspirer des grandes compétitions internationales organisées actuellement, mais notre plus défi consiste à trouver la méthode la plus adaptée au plus grand événement sportif au monde, les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo. »
En coulisses, les Japonais préparent un plan anti-coronavirus nettement plus offensif. Selon l’agence Kyodo News, les autorités plancheraient actuellement sur la possibilité d’utiliser la reconnaissance faciale sur les sites olympiques. Des caméras équipées de cette technologie permettraient d’enregistrer le visage et la température corporelles des spectateurs, mais également de vérifier qu’ils portent un masque.
Les données enregistrées pourraient permettre de retrouver les personnes porteuses du virus, tracer leur déplacements et identifier les cas contact.
Le gouvernement japonais envisage également de placer des caméras à reconnaissance faciale à l’entrée du village des athlètes et des sites d’entraînement. Objectif : enregistrer les dates et heures d’entrée et de sortie des athlètes, pour vérifier s’ils respectent les consignes sanitaires et les restrictions de déplacement.
Précision : les Japonais s’engageraient à effacer dès la fin des Jeux de Tokyo les données enregistrées sur les sites olympiques. Cool.