L’information avait déjà filtré, elle est désormais officielle : les organisateurs des Jeux de Tokyo 2020 vont installer l’an prochain un centre de détection et de traitement du coronavirus au sein même du village des athlètes. La décision a été prise mardi 27 octobre par le groupe de travail du gouvernement japonais, des autorités locales et du comité d’organisation. Cette « base sanitaire » sera indépendante des équipements médicaux prévus de longue date sur le site du village.
« Il est important de pouvoir compter sur un système de soins de santé parfaitement en place au cas où les athlètes seraient infectés », a expliqué le responsable du groupe de travail, Kazuhiro Sugita, par ailleurs secrétaire de cabinet adjoint.
Lancé en septembre dernier, ce groupe de travail a tenu cette semaine sa quatrième réunion dans les bureaux du Premier ministre. Il est censé dévoiler avant la fin de l’année une feuille de route détaillée des mesures anti-coronavirus envisagées pour les Jeux.
En pratique, le centre de soins du village des athlètes aura pour mission de coordonner les tests anti-COVID-19, puis d’effectuer le traçage des personnes infectées, et enfin d’organiser leur isolement et leur traitement. Il devra également sélectionner les établissements hospitaliers désignés pour soigner les patients infectés, mais aussi prendre en charge leur transport. Toshiro Muto, le directeur général du comité d’organisation, l’explique : « Cette unité sanitaire dédiée travaillera en coopération avec les centres de santé et d’hygiène locaux et avec l’infirmerie située au village des athlètes. »
En parallèle, il a été décidé en ce début de semaine que le comité d’organisation des Jeux de Tokyo devrait faire de la place pour un « centre de contrôle des maladies infectieuses ». Comme son appellation le suggère, il sera chargé de centraliser et piloter l’ambitieuse politique anti-coronavirus que les Japonais prévoient de déployer avant et pendant les Jeux de Tokyo. Ses contours n’ont pas encore été définis, mais il s’annonce comme un super bunker à l’accès aussi bien gardé qu’une forteresse.
Il devrait être installé au sein même du centre des opérations du comité d’organisation, véritable quartier-général de l’état-major de Tokyo 2020 pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Son personnel comptera des médecins et des experts scientifiques.
La clinique du village des athlètes, prévue de longue date, sera utilisée pour sa fonction première, les affaires courantes. Mais elle sera également pourvue d’un service de consultation habilité à diagnostiquer les personnes présentant les symptômes du coronavirus.
Pour les organisateurs japonais, ces équipements sanitaires ne présentent pas seulement un défi logistique supplémentaire. Ils vont également contribuer à alourdir encore la note finale des Jeux de Tokyo. Depuis la décision du CIO, en mars dernier, de repousser d’une année l’événement, les Japonais reculent le moment où ils devront annoncer le surcoût réel du report des Jeux. Il s’annonce pharaonique.