Un bon signe ? A un peu moins de 270 jours des Jeux de Tokyo, les organisateurs japonais se penchent désormais sur les symboles. Avec une attention toute particulière sur la plus suivie des soirées olympiques : la cérémonie d’ouverture.
Selon Kyodo News, le comité d’organisation aurait pris la décision d’utiliser l’alphabet japonais, le gojūon, avec sa phonétique aux « cinquante sons », pour déterminer l’ordre des délégations au moment du défilé des nations. L’agence de presse cite des sources « proches du dossier » pour appuyer son information.
La décision des organisateurs serait justifiée par une volonté de profiter de la cérémonie d’ouverture, vendredi 23 juillet 2021, pour promouvoir l’histoire et la culture du Japon aux yeux de la planète entière.
Kyodo News révèle également qu’elle aurait été prise en accord avec le gouvernement du nouveau Premier ministre, Yoshihide Suga. Le comité d’organisation en aurait déjà informé les comités nationaux olympiques lors d’une réunion des chefs de mission, qui s’est tenue au début du mois d’octobre par visioconférence.
Pour les Japonais, la décision n’a rien d’anecdotique. Elle indique un changement d’approche de l’événement olympique, plus orientée vers l’identité nationale. L’archipel a déjà organisé à trois reprises les Jeux, à Tokyo en 1964 pour l’été, puis à Sapporo en 1972 et Nagano en 1998 pour l’hiver. Dans tous les cas, les délégations avaient défilé à la cérémonie d’ouverture selon l’ordre alphabétique anglais, pour favoriser la compréhension internationale.
Aux Jeux d’été de Rio de Janeiro en 2016, les athlètes avaient défilé dans un ordre déterminé par la langue portugaise. Deux ans plus tard, les Sud-Coréens avaient utilisé leur propre langue pour ranger les délégations au moment de leur entrée dans le stade olympique pour les Jeux d’hiver de PyeongChang 2018.
Selon la Charte olympique, la délégation de la Grèce entre en premier dans le stade pendant le défilé des athlètes. Le poids du passé. Deux bonnes heures plus tard, le pays-hôte ferme le défilé.
En décembre dernier, avant la crise sanitaire et la décision de reporter d’une année les Jeux de Tokyo, la commission exécutive du CIO avait annoncé sa décision de bouleverser l’ordre établi. Elle avait eu l’idée de placer l’équipe olympique des réfugiés en deuxième position, un rang derrière la Grèce. Ses membres ont également souhaité apporter un meilleur éclairage aux futures éditions des Jeux, en positionnant les futurs pays-hôtes juste avant le Japon. L’an prochain, les États-Unis (Los Angeles 2028) seront suivis par la France (Paris 2024), les deux délégations précédant seulement le Japon.
Autre décision, inspirée par la même logique d’organiser l’an prochain des Jeux plus japonisants que dans le passé : les noms des athlètes japonais seront bien écrits en alphabet romain à la télévision, mais en respectant l’ordre utilisé dans le pays, avec le nom de famille en premier, suivi du prénom. Les spectateurs du monde entier verront ainsi Kohei Uchimura, le gymnaste double champion olympique au concours général, écrit Uchimura Kohei sur leur écran. Ils devront s’y faire.