Le projet olympique de Calgary pour les Jeux d’hiver 2026 a pris l’eau avant même le jour du vote, mais le Canada ne renonce pas. A Vancouver, ville-hôte des Jeux en 2010, la question d’une nouvelle candidature olympique doit être débattue cette semaine. Elle figure en bonne place sur l’ordre du jour de la réunion du conseil municipal, prévue mercredi 4 novembre. Avec cette mention : faisabilité d’une candidature aux Jeux d’hiver en 2030.
Le projet n’est pas nouveau. Il est porté depuis le début de l’année par une élue au conseil municipal, Melissa De Genova. Sa motion devait initialement être discutée au printemps dernier, au mois de mars, puis encore en avril, mais la crise sanitaire l’a repoussée de six mois.
En février dernier, l’ancien patron des Jeux de Vancouver 2010, John Furlong, avait profité des cérémonies marquant le dixième anniversaire de l’événement olympique pour exhorter la ville à tenter une nouvelle fois l’aventure. Il avait évoqué l’intérêt de revivre les Jeux d’hiver une deuxième fois en vingt ans, assurant que les infrastructures sportives construites pour l’édition 2010 pourraient servir en 2030, sous réserve d’une peu onéreuse remise à niveau. Un nouveau village des athlètes serait nécessaire, mais sa construction pourrait contribuer à combler en partie le déficit de la ville en logements à faibles coûts. John Furlong avait également plaidé la cause d’un événement susceptible de booster l’économie de Vancouver et de la Colombie-Britannique.
Neuf mois plus tard, les mêmes arguments seront repris cette semaine par Melissa De Genova. L’élue canadienne insistera sur l’impact économique que les Jeux d’hiver pourraient avoir dans le monde d’après.
Le conseil municipal choisira-t-il de la suivre ? Possible. Mais le maire de Vancouver, Kennedy Stewart, l’a précisé en mars dernier : « Un projet olympique ne pourra pas être concrétisé sans le soutien des habitants, par le biais d’un référendum, comme pour la première candidature ». Fait rarissime dans l’histoire récente des Jeux : la population de Vancouver et des stations concernées s’était prononcée à une large majorité pour la candidature aux Jeux d’hiver 2010, le oui l’emportant avec 64 % des suffrages.
Certes, les temps ont changé dans l’univers olympique, même au Canada. Le refus des habitants de Calgary de soutenir une candidature de la ville de l’Alberta aux Jeux d’hiver 2026 a révélé que la défiance envers l’événement gagnait désormais mêmes ses partisans historiques.
Il n’empêche, une candidature de Vancouver aux Jeux d’hiver en 2030 ferait les affaires du CIO. A ce stade du processus, la course manque en effet encore un peu d’épaisseur.
Certes, les Japonais de Sapporo se disent partants, mais l’instance olympique pourrait rechigner à se tourner une nouvelle fois vers l’Asie et le Japon.
Les Américains ont déjà choisi Salt Lake City, dans l’Utah, mais sans se décider entre les Jeux en 2030 ou en 2034. La première option risquerait de provoquer un embouteillage marketing, seulement deux ans après les Jeux d’été de Los Angeles 2028.
En Europe, l’Espagne prépare un projet plus régional, Barcelone/Pyrénées, séduisant sur le papier mais encore fragile sur le plan politique. La semaine dernière, certains des responsables espagnols ont reconnu que la candidature devait être mise en pause pour laisser le temps aux autorités politiques d’en discuter plus concrètement.