Un pas de plus. Pas encore décisif, mais tout sauf anecdotique. L’Indonésie a avancé un nouveau pion, mercredi 4 novembre, dans son projet de candidature aux Jeux d’été en 2032. Malgré la crise sanitaire, le gouvernement ne veut pas ralentir. Il souhaite même prendre un temps d’avance sur la concurrence.
Le ministre indonésien de la Jeunesse et des Sports, Zainudin Amali, l’a confié à l’agence de presse Antara News à la sortie d’une réunion de cabinet : « Le président (Joko Widodo) m’a chargé, d’une part de préparer la formation d’un comité de candidature, et d’autre part de travailler sur un budget pour les Jeux olympiques 2032 en Indonésie. »
Difficile de se montrer plus concret à ce stade du processus. L’Indonésie avance. Elle veut se doter d’une équipe de candidature. Et, surtout, pouvoir présenter sans tarder au mouvement olympique un budget aux proportions conformes aux réalités du monde d’après.
Le chef de l’Etat indonésien, Joko Widodo, aurait chargé le président du comité national olympique (KOI), Raja Sapta Oktohari, de plancher dès maintenant sur les prochaines étapes de la candidature. Il aurait également déjà exprimé le souhait de se rendre à Lausanne, pour y rencontrer Thomas Bach, aussitôt que la situation sanitaire le permettra.
Selon Raja Sapta Oktohari, une visite de Joko Widodo au siège du CIO sur les bords du lac de Lausanne pourrait « grandement aider la volonté de l’Indonésie d’être choisie comme pays-hôte des Jeux olympiques et paralympiques de 2032. » Possible. Mais le dirigeant asiatique ne sera pas le seul à pousser la porte de la Maison olympique d’ici à la décision de l’instance internationale. Les Australiens de Brisbane 2032 l’ont fait avant lui. Les autres postulants devraient eux aussi s’offrir le voyage.
En Indonésie, l’idée d’une candidature aux Jeux d’été en 2032 ne date pas d’aujourd’hui. Le chef de l’Etat l’avait sortie de son chapeau au soir de la cérémonie de clôture des Jeux asiatiques, organisés en 2018 à Jakarta et Palembang. Depuis, Joko Widodo n’a jamais abandonné le projet, même si la crise sanitaire l’a relégué un temps au second rang de ses priorités. Très respectueux des usages, il a envoyé une lettre très officielle à Thomas Bach pour lui exprimer avec des mots soigneusement choisis sa volonté de recevoir les Jeux.
Mercredi 4 novembre, Joko Widodo remis le dossier en tête de pile, pendant la réunion de son conseil des ministres. Il a expliqué que cette candidature pourrait contribuer à renforcer l’image du pays à l’international, mais aussi à servir d’accélérateur pour une société indonésienne en peine évolution.
L’Indonésie peut-elle réussir son pari ? Sur le papier, ses chances ne semblent pas les plus solides, surtout face à des candidatures australienne et allemande a priori mieux ficelées. Et, surtout, nettement mieux armées pour mener une campagne réussie dans l’univers très politique du CIO. L’Indonésie veut avancer sans ralentir, mais elle n’a toujours pas choisi si son projet devait être porté par Jakarta, son actuelle capitale, ou par la prochaine, à construire sur l’île de Bornéo.
Il n’empêche, la crise sanitaire mondiale pourrait bien rebattre les cartes dans l’univers olympique. Les projets déjà évoqués (Queensland, Inde, Qatar, Corée du Sud et du Nord, Rhin-Ruhr…) ne survivront pas tous à la crise économique. La loi des référendums fera elle aussi son lot de victimes.
A en croire Raja Sapta Oktohari, le président du comité national olympique, la campagne de candidature battra son plein en 2023, pour une décision du CIO au cours de l’année suivante. Possible. Pas sûr. Mais l’Indonésie se prépare. Il serait surprenant qu’elle s’arrête en route.