Les semaines passent, les mois s’écoulent avant l’ouverture présumée des Jeux de Tokyo 2020, la seconde vague de la crise sanitaire frappe l’Europe sans retenir ses coups. Mais Thomas Bach, le président du CIO, garde foi en l’avenir. Il ne s’en cache pas. Et manifeste même une confiance accrue alors que le compte-à-rebours passera la semaine prochaine en dessous de la barre des 250 jours.
Thomas Bach a répondu aux questions des médias, mercredi 11 novembre, au terme d’une nouvelle réunion en mode virtuel de la commission exécutive du CIO. Il a tenu bon la barre du navire, malgré les annonces quotidiennes d’annulations d’épreuves sportives internationales un peu partout dans le monde. Il l’a répété sans un bémol d’incertitude : les Jeux de Tokyo 2020 pourront avoir lieu l’an prochain. Ils devraient même pouvoir se dérouler en présence de spectateurs, japonais à coup sûr, et peut-être aussi étrangers.
D’où lui vient une telle confiance ? La réponse tient en trois points. Le premier est très pragmatique : Thomas Bach a assisté à distance au tournoi de gymnastique à quatre nations organisé dimanche 8 novembre à Tokyo. Trente-deux athlètes, dont les trois quarts venus de l’étranger (Chine, Etats-Unis, Russie), plus de 2.000 spectateurs dans les tribunes du Yoyogi National Stadium. Risqué. Mais le résultat l’a conforté dans sa confiance : la compétition n’a été marquée par aucun incident, notamment sanitaire. Pas un seul cas de COVID-19.
« Pour avoir vu les différents tests effectués au Japon, je pense que nous pouvons être de plus en plus confiants dans le fait qu’il sera possible d’avoir un nombre raisonnable de spectateurs sur les sites olympiques, a suggéré Thomas Bach. Combien et dans quelles conditions, encore une fois, cela dépend beaucoup des développements futurs. »
La deuxième raison, le président du CIO l’évoque désormais à chacune de ses interventions médiatiques : la boîte à outils. Derrière la nouvelle expression fétiche du dirigeant allemand se cache l’interminable panoplie de mesures anti-COVID-19 préparée depuis plusieurs mois par le CIO et les organisateurs des Jeux de Tokyo. A en croire Thomas Bach, elles couvriraient à peu près tout ce qu’il est possible d’imaginer pour assurer la sécurité des athlètes, de leur encadrement, des officiels, des médias et des spectateurs : restrictions de déplacements, protocoles de quarantaine, tests anti-coronavirus, transport…
Mais, prudent, Thomas Bach se refuse encore à ouvrir en public la fameuse boîte à outils. « Je ne peux pas et ne veux pas entrer dans les détails, parce qu’alors nous serions toujours là dans une heure », a-t-il expliqué mercredi 11 novembre en conférence de presse.
Enfin, le dernier pilier de la confiance exprimée par Thomas Bach repose sur l’arrivée d’un vaccin. Le président du CIO a répété être en contact avec l’OMS, mais également avec « un certain nombre de fabricants ». Il a expliqué que « plusieurs options étaient à l’étude quant à la façon dont les vaccins pourraient être mis à la disposition » du mouvement olympique. Mais il a prévenu que les athlètes ne seraient pas prioritaires. « La première vague de vaccination doit être pour les personnes dans le besoin, pour les groupes à haut risque, pour les infirmières, les médecins et pour tous ceux qui maintiennent nos sociétés en vie », a-t-il précisé.
Thomas Bach se rendra la semaine prochaine à Tokyo. A ce stade de la préparation des Jeux, son voyage aura surtout valeur de symbole. Il veut rassurer, notamment le public japonais. Rassurer et partager sa confiance. A la question de savoir si le scénario d’une possible annulation serait discuté avec ses interlocuteurs japonais, le président du CIO n’a pas hésité sur la réponse à donner. « Non », a-t-il seulement répondu.