Bonne nouvelle : les spectateurs étrangers seront très certainement autorisés l’an prochain aux Jeux de Tokyo. Et ils n’auront sans doute pas à se soumettre à une période de quarantaine à leur arrivée au Japon.
Toshiro Muto, le directeur général du comité d’organisation, l’a confié jeudi 12 novembre à la sortie d’une réunion au sommet organisée dans les bureaux même du Premier ministre. L’avancée est d’importance. Depuis la décision du report des Jeux de Tokyo, c’est la première fois que les Japonais laissent entendre que les compétitions pourraient se dérouler l’an prochain en présence de spectateurs étrangers.
Mais, annonce moins réjouissante, leur nombre sera limité. Plus gênant : il leur faudra attendre le printemps prochain avant d’obtenir le feu vert pour organiser leur voyage dans la capitale japonaise.
« D’ici le printemps prochain, nous mettrons en place des mesures pour tous les spectateurs, y compris les résidents non japonais, a expliqué Toshiro Muto à l’occasion d’un point presse en visioconférence. Nous allons devoir nous assurer que les visiteurs étrangers aient la possibilité d’assister au spectacle. Tout dépendra évidemment de l’évolution de la situation sanitaire, mais il est possible qu’ils soient dispensés d’une quarantaine de 14 jours s’ils remplissent certaines conditions. »
Lesquelles ? Les Japonais veulent se donner du temps avant de répondre à la question. Il faudra attendre la fin du mois de mars 2021, au plus tôt, avant de connaître le nombre de spectateurs étrangers autorisés, mais aussi leurs conditions de voyage, de séjour et de déplacements. Un casse-tête pour les potentiels acheteurs de billets, contraints de patienter jusqu’à 3 ou 4 mois avant le début des Jeux pour prendre une décision quant à leur projet olympique. Un cauchemar, également, pour les agences de voyage habilitées à commercialiser les places pour les épreuves.
Toshiro Muto en convient : « L’anxiété des spectateurs de ne pas savoir s’ils peuvent ou non aller aux Jeux est compréhensible. Nous en sommes conscients. Mais nous devons prendre toutes les mesures préventives pour pouvoir accueillir le plus grand nombre possible de spectateurs. » Les Japonais le savent, il leur sera très difficile de contrôler les allées et venues de tous les visiteurs une fois les Jeux ouverts. Pas question, donc, de laisser voyager n’importe qui. Les conditions d’entrée dans le pays s’annoncent sévères, voire dissuasives.
Seule certitude : les visiteurs étrangers doivent se préparer à vivre l’an prochain à Tokyo une expérience olympique sans égale dans l’histoire.
Certes, l’usage des transports publics leur sera très certainement autorisé. Toshiro Muto l’a confirmé. Mais ils pourraient avoir à suivre un itinéraire très strict pour se rendre sur les sites de compétition depuis les stations de métro ou les arrêts des bus. Pas question de s’en écarter. Le port du masque leur sera obligatoire, en toutes circonstances. « Au Japon, presque tout le monde en porte à peu près partout », a expliqué le directeur général du comité d’organisation. Un centre d’appel sera installé pour recevoir et enregistrer tous les cas possibles de visiteurs présentant les symptômes du coronavirus.
Une fois dans la place, sur le site de compétition, les spectateurs n’en auront pas terminé du protocole sanitaire. Leur comportement sera surveillé. Toshiro Muto l’a expliqué : « Il est possible que nous leur demandions de s’abstenir de crier et de parler d’une voix forte. Mais nous ne sommes pas encore parvenus à une conclusion sur cette question. » L’ambiance dans les stades et les salles s’en ressentira. La santé primera. Normal.
Le plan anti-COVID ne se limitera pas au seul périmètre de Tokyo et ses environs. Les villes japonaises devant accueillir des délégations étrangères avant le début des compétitions devront également se doter d’un protocole sanitaire. Parmi les mesures envisagées, un contrôle strict des déplacements des athlètes et de leur encadrement, et un usage exclusif des installations sportives. Les contacts avec les populations locales s’annoncent limités, voire inexistants.